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The Art of Mélodie Song Repertory MUS 514 Spring 2007 Class Final Saturday, May 5, 2007 7:30 pm Recital Hall, School of Music Program Soupir Claude Debussy (1862-1918) Rachel Bowman, soprano Carolyn Carrier, piano Seule Reynaldo Hahn (1875-1947) Hayden Dawes, baritone Radha Mundkur, piano Comme un qui s’est perdu dans la forêt profonde Jacques Leguerney (from Clairières dans le ciel ) (1906-1997) Anne Albert, soprano Amy Blackwood, piano Flammes Albert Roussel (1869-1937) Allison Kokkeler, soprano Betsi Hodges, piano À Chloris Reynaldo Hahn (1875-1947) Ted Federle, baritone CJ Capen, piano A la Fontaine Bellarie Jacques Leguerney (from Poèmes de la Pléiade) (1906-1997) Melissa Larkin, soprano Nancy Jones, piano Chanson triste Henri Duparc (1848-1933) Christina Friedmann, soprano Christy Wisuthseriwong, piano Parfois je suis triste Lili Boulanger (from Clairières dans le ciel ) (1893-1918) Lindsey McConville, soprano Deborah Hollis, piano Sonnet pour Hélène Jacques Leguerney (from Poèmes de la Pléiade) (1906-1997) Conor Angell, baritone Radha Mundkur, piano Larmes Gabriel Fauré (1845-1924) Stephenie Sanders, soprano Christy Wisuthseriwong, piano Green Claude Debussy (1862-1918) Lucy Hoyt, soprano Deborah Hollis, piano Prison Gabriel Fauré (1845-1924) Logan Haggard, tenor CJ Capen, piano Angoisse André Caplet (from Trois poèmes) (1878-1925) Amberly Foulkrod, soprano Radha Mundkur, piano Fleur jetée Gabriel Fauré (1845-1924) Kathryn Withers, soprano Betsi Hodges, piano Intermission Violon Francis Poulenc (from Fiançailles pour rire) (1899-1963) Allison Kokkeler, soprano Carolyn Carrier, piano L’Insouciant Jacques Leguerney (from Poèmes de la Pléiade) (1906-1997) Hayden Dawes, baritone Deborah Hollis, piano Le Tombeau de Naïdes Claude Debussy (from Chansons de Bilitis) (1862-1918) Amberly Foulkrod, soprano Christy Wisuthseriwong, piano L’Invitation au voyage Henri Duparc (1848-1933) Melissa Larkin, soprano Nancy Jones, piano Deux ancolies Lili Boulanger (from Clairières dans le ciel ) (1893-1918) Rachel Bowman, soprano Carolyn Carrier, piano Montparnasse Francis Poulenc (1899-1963) Stephenie Sanders, soprano Nancy Jones, piano Le manoir de Rosamonde Henri Duparc (1848-1933) Ted Federle, baritone Amy Blackwood, piano Cantique à l’épouse Ernest Chausson (1855-1899) Anne Albert, soprano Betsi Hodges, piano Les lilas qui avaient fleuri l’années dernière Lili Boulanger (from Clairières dans le ciel ) (1893-1918) Christina Friedmann, soprano Nancy Jones, piano Le retour de Sergent Francis Poulenc (from Chansons villageoises) (1899-1963) Conor Angell, baritone Christy Wisuthseriwong, piano Oh! Quand je dors Franz Liszt (1811-1886) Kathryn Withers, soprano Amy Blackwood, piano Je te veux Eric Satie (1866-1925) Lindsey McConville, soprano Radha Mundkur, piano Le Portrait Francis Poulenc (1899-1963) Logan Haggard, tenor CJ Capen, piano Chere nuit Alfred Bachelet (1864-1944) Lucy Hoyt, soprano Deborah Hollis, piano _____ The hall is equipped with a listening assistance system. Patrons needing such assistance should contact an usher in the lobby. Claude Debussy: Soupir Text by Stèphane Mallarmé (1842-1898) Mon âme vers ton front où rêve, ô calme soeur, Un automne jonché de taches de rousseur Et vers le ciel errant de ton oeuil angélique Monte, comme dans un jardin mélancolique Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur! —Vers l’Azur attendri d’Octobre pâle et pur Qui mire aux grands bassins la langueur infinie Et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon, Se traîner le soleil jaune d’un long rayon. Reynaldo Hahn: Seule Text by Theophile Gautier (1811-1872) Dans un baiser, l'onde au rivage Dit ses douleurs: Pour consoler la fleur sauvage, L'aube a des pleurs; Le vent du soir conte sa plainte Aux vieux cyprès. La tourterelle au térébinthe Ses longs regrets. Aux flots dormants, quand tout repose, Hors la douleur, La lune parle, et dit la cause De sa pâleur. Ton dôme blanc, Sainte-Sophie, Parle au ciel bleu, Et, tout rêveur, le ciel confie Son rêve à Dieu. Arbre ou tombeau, colombe ou rose, Onde ou rocher, Tout, ici-bas, a quelque chose Pour s'épancher: Moi, je suis seul, et rien au monde Ne me répond, Rien que ta voix morne et profonde, Sombre Hellespont! Sigh My soul toward your brow where dreams, o calm sister, An autumn strewn with freckles And toward the shifting sky of your angelic eye Rises, as in a melancholy garden Faithful One, a white jet of water sighs toward the azure sky —Toward the tender, pale, pure azure sky Who mirrors in the great basins infinite languor And lets, on the dead water where the death agony Of the leaves wanders in the wind and plows a cold furrow, The yellow sun trail out in a long ray. Alone In a kiss, the wave to the shore Voices its grief: To console the wild flower Dawn has its tears; The evening breeze tells its sorrow To the ancient cypress. The turtle-dove to the terebinth It’s endless regrets. To the sleeping waves, when all is quiet, But pain, The moon speaks, explaining why It is pale. Your white dome, Saint Sophie, Speaks to the blue sky, And, lost in dreams, the sky confides Its dream to God. Tree or Tomb, dove or rose, Wave or rock Everything here below has something to pour out: But I am alone, and nothing on earth Responds to me, Nothing but your deep and gloomy voice, Gloomy Hellespont! Jacques Leguerney: Comme un qui s’est perdu dans la foret profonde Text by Etienne Jodelle (1532-1573) Comme un qui s’est perdu dans la forêt profonde Loin de chemin, d’orée, et d’adresse, et de gens Comme un qui en la mer, grosse d’horrible vents, Se voit presque engloutir des grands vagues de l’onde; Comme un qui erre aux champs, lorsque la nuit au monde Ravit toute clarté, j’avais perdu longtemps Voie, route et lumière et, presque avec le sens, Perdu longtemps l’objet, où plus mon heur se fonde. Mais quand on voit (ayants ces maux fini leur tour) Aux bois, en mer, aux champs, le but, le port, le jour, Ce bien présent plus grand que son mal on vient croire: Moi donc qui ai tout tel en votre absence été, J’oublie en revoyant votre heureuse clarté, Forêt, tourmente et nuit, longue, orageuse et noire. Albert Roussel Flammes Text by Georges Jean-Aubry (1882-1950) Je suis près de la porte où tu m'as dit adieu: La chambre est monotone et douce, Et la flamme inquiète du feu Est une source De souvenirs clairs et joyeux. Je suis près de la table où tu posas ta main: La lampe a la même âme confidentielle Et le même regard serein Pour l'ombre qui l'appelle . . . Près de la cheminée où tu rêvais Je suis, ce soir d'octobre, solitaire, Et la chambre monotone et douce s'éclaire De mystérieux reflets. J'écoute les branches frémir Sous les caresses des flammes, Et je regarde des formes surgir, Brèves comme des passages d'âmes. As one who was lost in the vast forest As one who was lost in the vast forest Far from the path, the forest’s edge, and from home and from people; As one who in the ocean, violent with horrible winds, Sees himself almost engulfed by huge waves of the tide; As one who errs in the field, when night, from the world Removes all light, I had lost for a longtime The road, the direction, and light and, almost unconsciously, Lost for a longtime the thing upon which my happiness is based. But when one sees (these misfortunes having finished their circuit) In the woods, on the sea, in the fields, the goal, the port, the day, This present benefit larger than its pain, one begins to believe: I therefore who had all of that during your absence, I forget when seeing again your delightful splendor, The forest, the pain and the night, long, stormy, and black. Flames I am close to the door where you told me goodbye, The room is monotonous and soft, And the anxious flame of fire Is a source Of clear and merry memories I am close to the table where you posed your hand: The lamp has the same confidential heart And the same serene glance For the shade which calls it… Close to the chimney where you dreamed I am, this evening of October, recluse, And the monotonous and soft room clarifies mysterious reflections. I listen to the branches quiver Under the caresses of the flames, And I look at forms emerging, Swift like passages of hearts. Je sens dans mon âme et ma chair Naître un inexplicable émoi Et je suis monotone et doux, ce soir, et clair De la flamme que ton passé reflète en moi. Reynaldo Hahn: À Chloris Théophile de Viau (1590-1626) S'il est vrai, Chloris, que tu m'aimes, (Mais j'entends, que tu m'aimes bien), Je ne crois point que les rois mêmes Aient un bonheur pareil au mien. Que la mort serait importune À venir changer ma fortune Pour la félicité des cieux! Tout ce qu'on dit de l'ambroisie Ne touche point ma fantaisie Au prix des grâces de tes yeux. Jacques Leguerney: Poèmes de la Pléiade Text by Pierre Ronsard (1524-1585) A la Fontaine Bellerie Écoute un peu, fontaine vive, En qui j’ai rebu si souvent Couché tout plat dessus ta rive Oisif à la fraîcheur du vent Quand l’été ménager moissonne,, Le sein de Cérès, dévêtu Et l’aire par compas résonne, Gémisant sous le blé battu Ainsi, toujours puissetu être en religion À tous ceux te boiront ou feront paître Leurs verts ravages a leurs boeufs Ainsi toujours la lune claire Voie à minuit au fond d’un val Les nymphes prés de ton repaire A mille bond mener le bal Henri Duparc: Chanson triste Text by Léon-Paul Fargue (1876-1947) Dans ton coeur dort un clair de lune, Un doux clair de lune d'été, Et pour fuir la vie importune, Je me noierai dans ta clarté. J'oublierai les douleurs passées, Mon amour, quand tu berceras Mon triste coeur et mes pensées Dans le calme aimant de tes bras. Tu prendras ma tête malade, Oh! quelquefois, sur tes genoux, Et lui diras une ballade I feel in my heart and my flesh Born in me, an unexplainable agitation And I am monotonous and soft, this evening, and clear Of the flame that your past reflects in me. To Chloris If it be true, Chloris, that you love me, (And I'm told, you love me dearly), I do not believe that even kings Can match the happiness I know. Even death would be powerless To alter my fortune With the promise of heavenly bliss! All that they say of ambrosia Does not stir my imagination Like the favour of your eyes! Pleiades Poems To the Bellerie Fountain Listen awhile, lively fountain, From which I have often drunk While lying flat on your banks Idling in the cool breeze While the household summer harvests, The breast of Ceres, is undressed And the threshing floor rhythmically resounds, Creaking beneath the threshed corn Thus, always may you be consecrated To those who drink from you or come to graze Their oxen at your green banks Thus, always the luminous moon Sees at midnight in the deep dale The nymphs near your lair Leading the dance with high leaps. Sad Song Moonlight slumbers in your heart, A gentle summer moonlight, And to escape the cares of life I shall drown myself in your light. I shall forget past sorrows, My love, when you cradle My sad heart and my thoughts In the loving calm of your arms. You will rest my poor head, Ah! sometimes, on your lap, Qui semblera parler de nous; Et dans tes yeux pleins de tristesse, Dans tes yeux alors je boirai Tant de baisers et de tendresses Que peut-être je guérirai. Lili Boulanger: Clairières dans le ciel Text by Francis Jammes (1868-1938) Parfois, je suis triste Parfois, je suis triste Et soudain je pense à elle. Alors, je suis joyeux. Mais, je redeviens triste, De ce que je ne sais pas Combine elle m’aime. Elle est la jeune fille à l’âme toute claire, Et qui, de dans son coeur, Garde aven jalousie l’unique passion Que l’on donne à un seul. Elle est partie avant que s’ouvrent Les tilleuls, et, comme ils ont fleuri Depuis qu’elle est partie. Je me suis étonne de voir, Ô mes amis, des branches De tilleuls qui n’avaient pas de fleurs. Jacques Leguerney: Poèmes de la Pléiade Text by Pierre de Ronsard (1524–1585) Sonnet pour Hélène Otez votre beauté, ôtez votre jeunesse, Otez ces rares dons que vous tenez des cieux, Otez ce docte esprit, ôtez-moi ces beaux yeux, Cet aller, ce parler digne d’une déesse: Je ne vous serai plus, d’une importune presse, Fâcheux comme je suis; vos dons si précieux Me font, en les voyant, devenir furieux, Et par le désespoir l’âme prend hardiesse. Pour ce, si quelquefois je vous touché la main, Par courroux votre tenit n’en doit devenir blême; Je suis fou, ma raison n’obéit plus au frein, And recite to it a ballad That will seem to speak of us; And from your eyes full of sorrow, From your eyes then I shall drink So many kisses and so much love That perhaps I shall be healed. Clearings in the sky Sometimes, I am sad Sometimes, I am sad And suddenly I think of her. Then, I am overjoyed. But, I grow sad again, Not knowing How much she loves me. She is the girl with the utterly limpid soul, Who, in her heart, Guards jealously that unique passion Reserved for one man alone. She has left before the lime trees bloomed, And, since they bloomed After she left, I am astonished to see, Oh my friends, some branches Of lime trees devoid of flowers. Poems of Pleiades Sonnet for Helen Remove your beauty, remove your youth, Remove these rare gifts that you have from heaven Remove this lovely character, remove from me these beautiful eyes. This movement, this speech worthy of a goddess: I will no longer be for you, an unwelcome torment, Troublesome as I am; your gifts, so precious, Make me, when seeing them, become enraged, And in despair, the soul becomes bold. Therefore, if sometimes I touch your hand, In anger, your cheeks must not become pale; I am crazy, my reason obeys me no longer, Tant je suis agité d’une fureur extrême; Ne prenez, s’il vous plaît, mon offense à dedain; Mais, douce, pardonnez mes fautes à vous-même. Gabriel Fauré: Larmes Text by Jean Richepin (1849-1926) Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre, Une larme tombe, puis une autre, Toi, qui pleures-tu? ton doux pays, Tes parents lointains, ta fiancée. Moi, mon existence dépensée En voeux trahis! Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre, Une larme tombe, puis une autre, Semons dans le mer ces pâles fleurs A notre sanglot qui se lamente Elle répondra par la tourmente Des flots hurleurs. Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre, Une larme tombe, puis une autre, Peut-être toi-même, ô triste mer, Mer au goût de larme âcre et salée, Es-tu de la terre inconsolée Le pleur amer! Claude Debussy: Green Text by Paul Verlaine (1844-1896) Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches, Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches, Et qu’a vos yeux si beaux l’humble présent soit doux. J’arrive tout couvert encore de rosée, Que le vent du matin vient glacer a mon front, Souffrez que ma fatigue a vos pieds reposée, Rêve des chers instants qui la délasseront. Sur votre jeune sein, laissez rouler ma tête, Toute sonore encore de vos derniers baisers; Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête, Et que je dorme un peu puisque vous reposez. Gabriel Fauré: Prison Text by Paul Verlaine (1844-1896) Le ciel est, par-dessus le toit, si bleu, si calme! So much I am agitated by excessive passion; Don’t take, please, my trespass with disdain; But, dearest, pardon my shortcomings yourself. Tears We weep for our afflictions, each our own, One tear falls, then another, You, for whom do you cry? your sweet country, Your far-away parents, your fiancee. Me, my existence consumed by vows betrayed. We weep for our afflictions, each our own, One tear falls, then another, We sow in the sea these palid flowers to our sob which laments itself She will reply with the torment of roaring waves. We weep for our afflictions, each our own. One tear falls, then another, Perhaps you yourself, oh sad sea, Sea with a taste of tears acrid and salty, Are you unconsoled by the earth's Bitter tear! Green Here are fruits, flowers, leaves and branches, And here, also, is my heart which beats only for you. Do not tear it apart with your two white hands, And may to your eyes so beautiful the humble gift be so pleasing. I come, all covered with dew, Which the morning wind has turned to frost on my brow. Permit that my weariness, rested at your feet, Dreams of the cherished moments that will refresh it. On your young bosom let me cradle my head All filled with music still from your last kisses; Let it be soothed after the good storm, And let me sleep a little, while you rest. Prison The sky is, above the rooftops, so blue, so calm! Un arbre, par-dessus le toit, berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu’on voit, doucement tinte. Un oiseau sur l’arbre qu’on voit chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là vient de la ville. Qu’as-tu fait, ô toi que voilà pleurant sans cesse, Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse? André Caplet: Trois Poèmes Text by G. Jean-Aubry (1882-1950) Angoisse O pensée affolante Arrête-toi J’ai peur ce soir auprès du phare qui tournoie et décrit la corolle d’une fleur mystique sur un ciel de soie J’ai peur de ce silence et de ma solitude Où tourbillonne le désir de ta tendresse et de ton âme claire et nue Tout mon désir ardent de vivre Le phare éblouissant et clair Vire inexorable sans trève Lumière en vouloir de quel rêve Vers les étoiles ou la mer? Gabriel Fauré: Fleur Jetee Text by Armand Silvestre (1837-1901) Emporte ma folie au gré du vent, Fleur en chantant cueille et jetée on rêvant, Emporte ma folie au gré du vent. Comme la fleur fauchée, périt l’amour. La main qui t’a touchée fuit ma main sans retour. Que le vent qui te sèche, O pauvre fleur, Tout à l’heure si fraîche, et demain sans couleur, Que le vent qui te sèche, sèche mon coeur. Francis Poulenc Violon Text by Louise de Vilmorin (1902-1969) Couple amoureux aux accents méconnus Le violon et son joueur me plaisent. Ah! J’aime ese gémissements tendus A tree, above the rooftops, is rocking its branch. The bell, in the sky that one can see, gently tolls. A bird in the tree that one can see is singing its lament. My God, my God, life is out there, simple and quiet. That peaceful hum is coming from the city. “What have you done, you over there weeping incessantly, Say, what have you done, you over there, with your youth?” Three Poems Anxiety Oh maddening thought Stop I am afraid tonight near the beacon which turns and depicts the petals of a mysterious flower on a silken sky I am afraid of the silence of my loneliness Where swirls the desire of your tenderness and of your soul bright and bare All my passionate desire to live The dazzling, bright beacon Turns around relentlessly without stopping Light of desire of which dream Towards the stars or the sea? Thrown Flower Carry away my folly at the whim of the wind, Flower gathered while singing and discarded while dreaming, Carry away my folly at the whim of the wind. Like a cut flower, perishes love. The hand that has touched you shuns my hand forever. May the wind that withers you, oh poor flower, A moment ago so fresh and tomorrow all faded, May the wind that withers you, wither my heart. Violin Enamored couple with the misprized accents The violin and its player please me. Ah! I love these wailings long drawn out Sur la corde des malaises. Aux accords sur les cordes des pendus A l’heure où les lois se taisent Le coeur en forme de fraise S’offre à l’amour comme un fruit inconnu. Henri Duparc: L’Invitation au Voyage Text by Charles Baudelaire (1821-1867) Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur D’aller là bas vivre ensemble Aimer à loisir, aimer et mourir Au pays, qui te ressemble Les soleils mouillés, De ces ceils brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux, de tes traîtres yeux Brillant à travers leurs larmes Là, tout n’est qu’ordre et beauté Luxe, calme, et volupté Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Don’t l’humeur est vagabonde C’est pour assouvir ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. Les soleils couchants Revêtent les champs Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or Le monde s’endort Dans une chaude lumière! Claude Debussy: Chansons de Bilitis Text by Pierre Louys (1870-1925) Le Tombeau des Naïdes Le long du bois couvert de givre, je marchais; mes cheveux devant ma bouche se fleurissaient de petits glaçons et mes sandales étaient lourdes de neige fangeuse et tassée. Il me dit: "Que cherches-tu?" “Je suis la trace du satyre. Ses petits pas fourchus alternent comme des trous dans un manteau blanc.” Il me dit: "Les satyres sont morts.” "Les satyres et les nymphes aussi. Depuis trente ans il n'a pas fait un hiver aussi terrible. La trace que tu vois est celle d'un bouc. Mais restons ici, où est leur tombeau." Et avec le fer de sa houe il cassa la glace de la source où jadis riaient les Naïades. On the cord of uneasiness. In chords on the cords of the hanged At the hour when the laws are silent The heart, formed like a strawberry, Offers itself to love like an unknown fruit. Invitation to the Voyage My child, my sister Think of how sweet it would be To go down there, to live together To love free from care, to love and die In the land that resembles you The moist suns Of these misty skies To my mind, have the charm So mysterious, of your treacherous eyes Sparkling through their tears There, everything is order and beauty Luxury, calm and pleasure See on those canals The sleeping boats That capriciously like to roam ‘Tis to satisfy your slightest wish They have come from the ends of the world. The setting suns Again clothe the fields The canals, the whole town With hyacinthe and gold The world falls asleep In a warm light! Songs of Bilitis The Tomb of the Naiads Along the frost-covered wood, I walked; in front of my mouth my hair blossomed with little icicles and my sandals were heavy with packed muddy snow. He said to me: "What are you seeking?" "I am following the track of the satyr. His little cloven footprints alternate like holes in a white cloak." He said to me: "The satyrs are dead.” "The satyrs and the nymphs too. In thirty years there has not been such a terrible winter. The tracks that you see are those of a he-goat. But let us stay here, where their tomb is." And with the head of his hoe he broke the ice of the spring where the Naiads used to laugh. Il prenait de grands morceaux froids, et les soulevant vers le ciel pâle, il regardait au travers. Jacques Leguerney: L’insouciant Text by Pierre de Ronsard (1524-1585) Du grand Turk je n’ai soucy Ni du grand Soudan aussi; L’or ne maîtrise ma vie, Aux Rois je ne porte envie: Je n’ai souci que d’aimer Moi-même, et me parfumer D’odeurs, et qu’une couronne De fleurs le chef m’environne. Je suis, mon Belleau, celui Qui veut vivre ce jourd’huy. L’homme ne saurait connaître Si un lendemain doitêtre. Lili Boulanger: Clairières dans le ciel Text by Francis Jammes (1868-1938) Deux ancolies Deux ancolies se balançait sur la colline Et l’ancolie disait à sa soeur l’ancolie: Je tremble devant toi et demeure confuse. Et l’autre répondait: Si dans la roche qu’use l’eau, goutte à goutte, Si je me mire, je vois que je tremble, et je suis confuse comme toi. Le vent de plus en plus les berçait toutes deux, les emplissait d’amour et mêlait leur coeur bleu. Francis Poulenc: Montparnasse Text by Guillaume Apollinaire (1880-1918) Ô porte de l'hôtel avec deux plantes vertes Vertes qui jamais Ne porteront de fleurs Où sont mes fruits? Où me planté-je? Ô porte de l'hôtel un ange est devant toi Distribuant des prospectus On n'a jamais si bien défendu la vertu Donnez-moi pour toujours une chambre à la semaine Ange barbu vous êtes en réalité Un poète lyrique d'Allemagne Qui voulez connaître Paris Vous connaissez de son pavé Ces raies sur lesquelles il ne faut pas que l'on marche He took large cold pieces, and raising them to the pale sky, he looked through them. The Carefree man Of the great Turk I do not worry, Nor about the great sultan, Gold does not control my life, For the kings I feel no envy: I care only about loving Myself, and perfuming myself With scents, and for a wreath Of flowers to put on my head. I am, my Belleau, the one Who wants to live this day. Man cannot know If there will be a tomorrow. Clearings in the Sky Two columbines Two columbines balanced themselves on a hill And one columbine said to her sister columbine: I tremble before you and am confused. And the other responded: If in the water that wears away the boulder drop by drop I see my reflection, I see that I tremble, And I am confused like you. The wind, more and more, rocked them both, Filling them with love and stirring up their blue heart. Montparnasse Oh hotel door, with your two green plants which will never bear any flowers, Where are my fruits? Where am I planting myself? Hotel door, an angel stands outside you handing out leaflets (virtue has never been so well defended!). Give me in perpetuity a room at the weekly rate. Oh bearded angel, you are really a lyric poet from Germany who wants to get acquainted with Paris. You know that between its paving-stones there are lines which one must not step on. Et vous rêvez D'aller passer votre Dimanche à Garches Il fait un peu lourd et vos cheveux sont longs Ô bon petit poète un peu bête et trop blond Vos yeux ressemblent tant à ces deux grands ballons Qui s'en vont dans l'air pur À l'aventure. Henri Duparc: Le manoir de Rosamonde Robert de Bonnières (1850-1905) De sa dent soudaine et vorace, Comme un chien l'amour m'a mordu... En suivant mon sang répandu, Va, tu pourras suivre ma trace... Prends un cheval de bonne race, Pars, et suis mon chemin ardu, Fondrière ou sentier perdu, Si la course ne te harasse! En passant par où j'ai passé, Tu verras que seul et blessé J'ai parcouru ce triste monde. Et qu'ainsi je m'en fus mourir Bien loin, bien loin, sans découvrir Le bleu manoir de Rosamonde. Ernest Chausson: Cantique a l’Epouse Text by Albert Jounet (1863-1923) Épouse au front lumineux, Voici que le soir descend Et qu’il jette dans tes yex Des rayons couleur de sang. Le crepuscule féerique T’environne d’un feu rose. Viens me chanter un cantique Beau comme une somber rose; Ou plutôt ne chante pas, Viens te couche sur mon coeur Laisse-moi baiser tes bras Pâles comme l’aube en fleur; La nuit de tes yeux m’attire, Nuit frémissante, mystique Douce comme ton sourire Heureux et mélancolique. Et soudain la profondeur Du passé religieux, And you dream of spending Sunday in Garches. The weather is a bit oppressive and your hair is long; oh good little poet, you're rather stupid and too blond. Your eyes look so much like those two big balloons floating off in the pure air wherever chance takes them... The manor of Rosamonde With suddenness and voracity, Like a dog love has bitten me And following my spilled blood Go, you will be able to follow my tracks. Take a horse of good pedigree Part, and follow my arduous path, Bog and lost path, If the course does not exhaust you! As you pass where I passed, You will see that alone and wounded, I have traveled this sad world. And that thus I went to die Far away, far away, without discovering. The blue manor of Rosamonde. Song to the Spouse Spouse with the radiant face, Now the evening is descending And reflecting into your eyes Rays the color of blood. The magical twilight Envelopes you in a rosy glow. Come and sing me a canticle, Lovely as a dark rose; Or better still do not sing, Come to rest on my bosom. Let me kiss your arms, Pale as the blooming dawn: The darkness of your eyes attracts me, Trembling darkness, mysterious, Sweet like your smile, Happy and sad. And suddenly the depth Of the devoted past Le mystère et la grandeur De notre amour sérieux, S’ouvre au fond de nos pensées Comme une vallée immense Où des forêts délaissées Rêvent dans un grand silence. Lili Boulanger: Clairières dans le ciel Text by Francis Jammes (1868-1938) Les lilas qui avaient fleuri l'année dernière Les lilas qui avaient fleuri l'année dernière vont fleurir de nouveau dans les tristes parterres. Déjà le pêcher grêle a jonché le ciel bleu de ses roses, comme un enfant la Fête-Dieu. Mon coeur devrait mourir au milieu de ces choses car c'était au milieu des vergers blancs et roses que j'avais espéré je ne sais quoi de vous. Mon âme rêve sourdement sur vos genoux. Ne la repoussez point. Ne la relevez pas de peur qu'en s'éloignant de vous elle ne voie combien vous êtes faible et troublée dans ses bras. Francis Poulenc: Chansons Villageoises Text by Maurice Fombeure (1906-1981) Le retour du Sergent Le sergent s’en revient de guerre Les pieds gonflés sifflant du nez Le sergent s’en revient de guerre Entre les buissons étonnés A gagné la croix de Saint-Georges Les pieds gonflés sifflant du nez A gagné la croix de Saint-Georges Son pécule a sous son bonnet Bourre sa pipe en terre rouge Les pieds gonflés sifflant du nez Bourre sa pipe en terre rouge Puis soudain se met à pleurer Il revoit tous ses copains morts Les pieds gonflés sifflant du nez Il revoit tous ses copains morts Qui sont pourris dans les guérets Ils ne verront plus leur village Les pieds gonflés sifflant du nez The mystery and grandeur Of our true love Unfolds in the center of your thoughts, Like a vast valley Where the lonely woods Dream in profound silence. Clearings in the Sky The lilacs which bloomed last year The lilacs which bloomed last year will flower again in their sad beds. Already the frail peach tree has bedecked the blue sky with its roses, like a child on the feast of Corpus Christi. My heart should die amid all these things, for it was among white and pink orchards that I had hoped for I don't know what from you. My soul sleeps soundly in your lap. Don't push it away. Don't awaken it, for fear that when it leaves it will see how you are weak and troubled in its arms. Village Songs The Return of the Sergeant The sergeant is returning from the war Swollen feet sniffling nose The sergeant is returning from the war Between the astonished thorn bushes He has won the St. George Cross Swollen feet sniffling nose He has won the St. George Cross Has his gratuity under his cap Fills his red clay pipe Swollen feet sniffling nose Fills his red clay pipe Then suddenly begins to weep He sees again all his dead chums Swollen feet sniffling nose He sees again all his dead chums Who have rotted in the fields They will see their village no more Ils ne verront plus leur village Ni le calme bleu des fumes Les fiancées va marche ou créve Les pieds gonflés sifflant du nez Envolées comme dans un réve Les copains s’les sont envoyées Et le sergent verse une larme Les pieds gonflés sifflant du nez Et le sergant verse une larme Le long des buissons étonnés. Franz Liszt: Oh! Quand je dors Text by Victor Hugo (1802-1885) Oh! Quand je dors, viens auprès de ma couche, Comme à Pétrarque apparaissait Laura, Et qu’en passant ton haleine me touché… Soudain my bouche s’entrouvrira! Sur mon front mourne où peutêtre s’achève Un songe noir qui trop longtemps dura, Que ton regard comme un astre sé lève… Soudain mon rêve rayonnera! Puis sur ma lèvre où voltage une flame Éclair d’amour que Dieu même épura, Pose un baiser, et d’ange deviens femme… Soudain mon âme s’éveillera! Eric Satie: Je te veux Text by Henry Pacory (1873-?) J’ai compris ta détresse, Cher amoureux, Et je cede à tes voeux; Fais de moi ta maîtresse, Loin de nous la sagesse, Plus de détresse, J’aspire à l‘instant précieux Où nous serons heureux: Je te veux. Ja n’ai pas de regrets Et je n’ai qu’une envie: Près de toi, là tout près, Vivre toute ma vie. Que mon coeur soit le tien Et ta lèvre la mienne, Que ton corps soit le mien, Et que toute ma chair soit tienne Swollen feet sniffling nose They will see their village no more Nor the calm blue of smoking chimneys Their sweethearts go on or die Swollen feet sniffling nose Scattered as in a dream The chums have ravished them And the sergeant sheds a tear Swollen feet sniffling nose And the sergeant sheds a tear Along by the astonished thorn bushes. Oh, When I sleep Oh, when I sleep, come close to my bed, As Laura appeared to Petrarch, And as you pass, touch me with your breath… Suddenly my lips will part! On my dismal brow where perhaps A dark dream has endured for too long, Let your gaze lift it like a star… Suddenly my dream will radiate! Then on my lips where flutters a flame A flash of love that God has purified, Place a kiss, and transform from angel into woman… Suddenly my soul will awaken! I want you I’ve understood your distress, Dear lover, And I give in to your wishes; Make of me your mistress Let’s throw discretion And sadness to the winds I long for the precious moment When we shall be happy; I want you. I’ve no regrets And only one desire; Close, very close by you To live my whole life long. Let my heart be yours And your lips mine, And let your body be mine And all my flesh be yours. Oui, je voir dans tes yeux La divine promesse Que ton coeur amoureux Vient chercher ma caresse; Enlacés pour toujours, Brûlê des memes falmes, Dans des réve d’amours, Nous échangerons nos deux âmes. Francis Poulenc: Le Portrait Text by Sidonie-Gabrielle Colette (1873-1954) Belle, méchante, menteuse, injuste, plus changeante que le vent d’Avril, tu pleures de joie, tu ris de colère, tu m’aimes quand je te fais mal, tu te moques de moi quand je suis bon. Tu m’as à peine dit merci lorsque je t’ai donné le beau collier, mais tu as rougi de plaisir, comme une petite fille, le jour où je t’ai fait cadeau de ce mouchoir et tous disent de toi: ‘C’est à n’y rien comprendre!’ Mais je t’ai, un jour, volé ce mouchoir que tu venais de presser sur ta bouche fardée. Et, avant que to ne me l’aies enlevé d’un coup de griffe, j’ai eu le temps de voit que ta bouche venait d’y peindre, rouge, naïf, dessiné à ravir, simple et pur, le portrait même de ton coeur. Alfred Bachelet: Chere nuit Text by Eugene Adenis (1823-1900) Voici l’heure bientôt. Derriere la colline Je vois le soleil qui d’écline Et cache ses rayons jaloux . . . J’entends chanter l’âme des choses, Et les narcisses et les roses M’apportent des parfums plus doux. Chere nuit aux clartés sereines, ‘Toi qui ramenes le tendre amant, Ah! descends et voile la terre De ton mystere, calme et charmant. Mon bonheur renait sous ton aile, O nuit plus belle que les beaux jours. Ah! leve-toi! Ah! leve-toi! Pour faire encore Briller l’aurore De mes amours? Chere nuit aux clartes sereines, Toi qui ramenes le tendre amant, Ah! descends et voile la terre De ton mystere, calme et charmant. Chere nuit, Ah! descends! Yes, I see in your eyes The exquisite promise That your loving heart I am seeking my caress. Entwined forever, Consumed by the same desire, In dreams of love We’ll exchange our souls. The Portrait Beautiful, wicked, lying, unjust, more changeable than the April wind, you weep for joy, you laugh in anger, you like me when I treat you badly, you mock me when I am kind. You scarcely thanked me when I gave you the beautiful necklace, but you blushed with pleasure, like a little girl, when I gave you this handkerchief as a present and everyone said of you: ‘It is beyond me!’ But one day I stole this handkerchief when you had just pressed it against your rouged lips. And, before you snatched it away as a cat with its claws, I had time to see that your mouth had just painted upon it, red, naïve, designed to delight, simple and pure, the very portrait of your heart. Dear Night Soon the hour will come. Behind the hill I see the sun setting And hiding its jealous rays . . . I hear singing the soul of things And narcissus and roses Waft to me perfumes most sweet. Dear night of serene clarity, You who brings back the gentle lover, Oh, descend and veil the earth In your mystery, tranquil and charming., My happiness is reborn under your wing, Oh night more lovely than the lovely days. Oh, arise! Oh, arise! Perhaps to revive once more The shining dawn Of my love? Dear night of serene clarity, You who brings back the gentle lover, Oh, descend and veil the earth In your mystery, tranquil and charming., Dear night, Oh, descend!
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Title | 2007-05-05 Song Rep [recital program] |
Date | 2007 |
Creator | University of North Carolina at Greensboro. School of Music, Theatre and Dance |
Subject headings | University of North Carolina at Greensboro. School of Music, Theatre and Dance;University of North Carolina at Greensboro |
Place | Greensboro (N.C.) |
Description | Spring 2007 programs for recitals by students in the UNCG School of Music. |
Type | Text |
Original format | programs |
Original publisher | Greensboro N.C.: The University of North Carolina at Greensboro |
Contributing institution | Martha Blakeney Hodges Special Collections and University Archives, UNCG University Libraries |
Source collection | UA9.2 School of Music Performances -- Programs and Recordings, 1917-2007 |
Series/grouping | 1: Programs |
Finding aid link | https://libapps.uncg.edu/archon/index.php?p=collections/controlcard&id=608 |
Rights statement | http://rightsstatements.org/vocab/NoC-US/1.0/ |
Additional rights information | NO COPYRIGHT - UNITED STATES. This item has been determined to be free of copyright restrictions in the United States. The user is responsible for determining actual copyright status for any reuse of the material. |
Object ID | UA009.002.BD.2007SP.999 |
Digital publisher | The University of North Carolina at Greensboro, University Libraries, PO Box 26170, Greensboro NC 27402-6170, 336.334.5304 |
Full Text | The Art of Mélodie Song Repertory MUS 514 Spring 2007 Class Final Saturday, May 5, 2007 7:30 pm Recital Hall, School of Music Program Soupir Claude Debussy (1862-1918) Rachel Bowman, soprano Carolyn Carrier, piano Seule Reynaldo Hahn (1875-1947) Hayden Dawes, baritone Radha Mundkur, piano Comme un qui s’est perdu dans la forêt profonde Jacques Leguerney (from Clairières dans le ciel ) (1906-1997) Anne Albert, soprano Amy Blackwood, piano Flammes Albert Roussel (1869-1937) Allison Kokkeler, soprano Betsi Hodges, piano À Chloris Reynaldo Hahn (1875-1947) Ted Federle, baritone CJ Capen, piano A la Fontaine Bellarie Jacques Leguerney (from Poèmes de la Pléiade) (1906-1997) Melissa Larkin, soprano Nancy Jones, piano Chanson triste Henri Duparc (1848-1933) Christina Friedmann, soprano Christy Wisuthseriwong, piano Parfois je suis triste Lili Boulanger (from Clairières dans le ciel ) (1893-1918) Lindsey McConville, soprano Deborah Hollis, piano Sonnet pour Hélène Jacques Leguerney (from Poèmes de la Pléiade) (1906-1997) Conor Angell, baritone Radha Mundkur, piano Larmes Gabriel Fauré (1845-1924) Stephenie Sanders, soprano Christy Wisuthseriwong, piano Green Claude Debussy (1862-1918) Lucy Hoyt, soprano Deborah Hollis, piano Prison Gabriel Fauré (1845-1924) Logan Haggard, tenor CJ Capen, piano Angoisse André Caplet (from Trois poèmes) (1878-1925) Amberly Foulkrod, soprano Radha Mundkur, piano Fleur jetée Gabriel Fauré (1845-1924) Kathryn Withers, soprano Betsi Hodges, piano Intermission Violon Francis Poulenc (from Fiançailles pour rire) (1899-1963) Allison Kokkeler, soprano Carolyn Carrier, piano L’Insouciant Jacques Leguerney (from Poèmes de la Pléiade) (1906-1997) Hayden Dawes, baritone Deborah Hollis, piano Le Tombeau de Naïdes Claude Debussy (from Chansons de Bilitis) (1862-1918) Amberly Foulkrod, soprano Christy Wisuthseriwong, piano L’Invitation au voyage Henri Duparc (1848-1933) Melissa Larkin, soprano Nancy Jones, piano Deux ancolies Lili Boulanger (from Clairières dans le ciel ) (1893-1918) Rachel Bowman, soprano Carolyn Carrier, piano Montparnasse Francis Poulenc (1899-1963) Stephenie Sanders, soprano Nancy Jones, piano Le manoir de Rosamonde Henri Duparc (1848-1933) Ted Federle, baritone Amy Blackwood, piano Cantique à l’épouse Ernest Chausson (1855-1899) Anne Albert, soprano Betsi Hodges, piano Les lilas qui avaient fleuri l’années dernière Lili Boulanger (from Clairières dans le ciel ) (1893-1918) Christina Friedmann, soprano Nancy Jones, piano Le retour de Sergent Francis Poulenc (from Chansons villageoises) (1899-1963) Conor Angell, baritone Christy Wisuthseriwong, piano Oh! Quand je dors Franz Liszt (1811-1886) Kathryn Withers, soprano Amy Blackwood, piano Je te veux Eric Satie (1866-1925) Lindsey McConville, soprano Radha Mundkur, piano Le Portrait Francis Poulenc (1899-1963) Logan Haggard, tenor CJ Capen, piano Chere nuit Alfred Bachelet (1864-1944) Lucy Hoyt, soprano Deborah Hollis, piano _____ The hall is equipped with a listening assistance system. Patrons needing such assistance should contact an usher in the lobby. Claude Debussy: Soupir Text by Stèphane Mallarmé (1842-1898) Mon âme vers ton front où rêve, ô calme soeur, Un automne jonché de taches de rousseur Et vers le ciel errant de ton oeuil angélique Monte, comme dans un jardin mélancolique Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur! —Vers l’Azur attendri d’Octobre pâle et pur Qui mire aux grands bassins la langueur infinie Et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon, Se traîner le soleil jaune d’un long rayon. Reynaldo Hahn: Seule Text by Theophile Gautier (1811-1872) Dans un baiser, l'onde au rivage Dit ses douleurs: Pour consoler la fleur sauvage, L'aube a des pleurs; Le vent du soir conte sa plainte Aux vieux cyprès. La tourterelle au térébinthe Ses longs regrets. Aux flots dormants, quand tout repose, Hors la douleur, La lune parle, et dit la cause De sa pâleur. Ton dôme blanc, Sainte-Sophie, Parle au ciel bleu, Et, tout rêveur, le ciel confie Son rêve à Dieu. Arbre ou tombeau, colombe ou rose, Onde ou rocher, Tout, ici-bas, a quelque chose Pour s'épancher: Moi, je suis seul, et rien au monde Ne me répond, Rien que ta voix morne et profonde, Sombre Hellespont! Sigh My soul toward your brow where dreams, o calm sister, An autumn strewn with freckles And toward the shifting sky of your angelic eye Rises, as in a melancholy garden Faithful One, a white jet of water sighs toward the azure sky —Toward the tender, pale, pure azure sky Who mirrors in the great basins infinite languor And lets, on the dead water where the death agony Of the leaves wanders in the wind and plows a cold furrow, The yellow sun trail out in a long ray. Alone In a kiss, the wave to the shore Voices its grief: To console the wild flower Dawn has its tears; The evening breeze tells its sorrow To the ancient cypress. The turtle-dove to the terebinth It’s endless regrets. To the sleeping waves, when all is quiet, But pain, The moon speaks, explaining why It is pale. Your white dome, Saint Sophie, Speaks to the blue sky, And, lost in dreams, the sky confides Its dream to God. Tree or Tomb, dove or rose, Wave or rock Everything here below has something to pour out: But I am alone, and nothing on earth Responds to me, Nothing but your deep and gloomy voice, Gloomy Hellespont! Jacques Leguerney: Comme un qui s’est perdu dans la foret profonde Text by Etienne Jodelle (1532-1573) Comme un qui s’est perdu dans la forêt profonde Loin de chemin, d’orée, et d’adresse, et de gens Comme un qui en la mer, grosse d’horrible vents, Se voit presque engloutir des grands vagues de l’onde; Comme un qui erre aux champs, lorsque la nuit au monde Ravit toute clarté, j’avais perdu longtemps Voie, route et lumière et, presque avec le sens, Perdu longtemps l’objet, où plus mon heur se fonde. Mais quand on voit (ayants ces maux fini leur tour) Aux bois, en mer, aux champs, le but, le port, le jour, Ce bien présent plus grand que son mal on vient croire: Moi donc qui ai tout tel en votre absence été, J’oublie en revoyant votre heureuse clarté, Forêt, tourmente et nuit, longue, orageuse et noire. Albert Roussel Flammes Text by Georges Jean-Aubry (1882-1950) Je suis près de la porte où tu m'as dit adieu: La chambre est monotone et douce, Et la flamme inquiète du feu Est une source De souvenirs clairs et joyeux. Je suis près de la table où tu posas ta main: La lampe a la même âme confidentielle Et le même regard serein Pour l'ombre qui l'appelle . . . Près de la cheminée où tu rêvais Je suis, ce soir d'octobre, solitaire, Et la chambre monotone et douce s'éclaire De mystérieux reflets. J'écoute les branches frémir Sous les caresses des flammes, Et je regarde des formes surgir, Brèves comme des passages d'âmes. As one who was lost in the vast forest As one who was lost in the vast forest Far from the path, the forest’s edge, and from home and from people; As one who in the ocean, violent with horrible winds, Sees himself almost engulfed by huge waves of the tide; As one who errs in the field, when night, from the world Removes all light, I had lost for a longtime The road, the direction, and light and, almost unconsciously, Lost for a longtime the thing upon which my happiness is based. But when one sees (these misfortunes having finished their circuit) In the woods, on the sea, in the fields, the goal, the port, the day, This present benefit larger than its pain, one begins to believe: I therefore who had all of that during your absence, I forget when seeing again your delightful splendor, The forest, the pain and the night, long, stormy, and black. Flames I am close to the door where you told me goodbye, The room is monotonous and soft, And the anxious flame of fire Is a source Of clear and merry memories I am close to the table where you posed your hand: The lamp has the same confidential heart And the same serene glance For the shade which calls it… Close to the chimney where you dreamed I am, this evening of October, recluse, And the monotonous and soft room clarifies mysterious reflections. I listen to the branches quiver Under the caresses of the flames, And I look at forms emerging, Swift like passages of hearts. Je sens dans mon âme et ma chair Naître un inexplicable émoi Et je suis monotone et doux, ce soir, et clair De la flamme que ton passé reflète en moi. Reynaldo Hahn: À Chloris Théophile de Viau (1590-1626) S'il est vrai, Chloris, que tu m'aimes, (Mais j'entends, que tu m'aimes bien), Je ne crois point que les rois mêmes Aient un bonheur pareil au mien. Que la mort serait importune À venir changer ma fortune Pour la félicité des cieux! Tout ce qu'on dit de l'ambroisie Ne touche point ma fantaisie Au prix des grâces de tes yeux. Jacques Leguerney: Poèmes de la Pléiade Text by Pierre Ronsard (1524-1585) A la Fontaine Bellerie Écoute un peu, fontaine vive, En qui j’ai rebu si souvent Couché tout plat dessus ta rive Oisif à la fraîcheur du vent Quand l’été ménager moissonne,, Le sein de Cérès, dévêtu Et l’aire par compas résonne, Gémisant sous le blé battu Ainsi, toujours puissetu être en religion À tous ceux te boiront ou feront paître Leurs verts ravages a leurs boeufs Ainsi toujours la lune claire Voie à minuit au fond d’un val Les nymphes prés de ton repaire A mille bond mener le bal Henri Duparc: Chanson triste Text by Léon-Paul Fargue (1876-1947) Dans ton coeur dort un clair de lune, Un doux clair de lune d'été, Et pour fuir la vie importune, Je me noierai dans ta clarté. J'oublierai les douleurs passées, Mon amour, quand tu berceras Mon triste coeur et mes pensées Dans le calme aimant de tes bras. Tu prendras ma tête malade, Oh! quelquefois, sur tes genoux, Et lui diras une ballade I feel in my heart and my flesh Born in me, an unexplainable agitation And I am monotonous and soft, this evening, and clear Of the flame that your past reflects in me. To Chloris If it be true, Chloris, that you love me, (And I'm told, you love me dearly), I do not believe that even kings Can match the happiness I know. Even death would be powerless To alter my fortune With the promise of heavenly bliss! All that they say of ambrosia Does not stir my imagination Like the favour of your eyes! Pleiades Poems To the Bellerie Fountain Listen awhile, lively fountain, From which I have often drunk While lying flat on your banks Idling in the cool breeze While the household summer harvests, The breast of Ceres, is undressed And the threshing floor rhythmically resounds, Creaking beneath the threshed corn Thus, always may you be consecrated To those who drink from you or come to graze Their oxen at your green banks Thus, always the luminous moon Sees at midnight in the deep dale The nymphs near your lair Leading the dance with high leaps. Sad Song Moonlight slumbers in your heart, A gentle summer moonlight, And to escape the cares of life I shall drown myself in your light. I shall forget past sorrows, My love, when you cradle My sad heart and my thoughts In the loving calm of your arms. You will rest my poor head, Ah! sometimes, on your lap, Qui semblera parler de nous; Et dans tes yeux pleins de tristesse, Dans tes yeux alors je boirai Tant de baisers et de tendresses Que peut-être je guérirai. Lili Boulanger: Clairières dans le ciel Text by Francis Jammes (1868-1938) Parfois, je suis triste Parfois, je suis triste Et soudain je pense à elle. Alors, je suis joyeux. Mais, je redeviens triste, De ce que je ne sais pas Combine elle m’aime. Elle est la jeune fille à l’âme toute claire, Et qui, de dans son coeur, Garde aven jalousie l’unique passion Que l’on donne à un seul. Elle est partie avant que s’ouvrent Les tilleuls, et, comme ils ont fleuri Depuis qu’elle est partie. Je me suis étonne de voir, Ô mes amis, des branches De tilleuls qui n’avaient pas de fleurs. Jacques Leguerney: Poèmes de la Pléiade Text by Pierre de Ronsard (1524–1585) Sonnet pour Hélène Otez votre beauté, ôtez votre jeunesse, Otez ces rares dons que vous tenez des cieux, Otez ce docte esprit, ôtez-moi ces beaux yeux, Cet aller, ce parler digne d’une déesse: Je ne vous serai plus, d’une importune presse, Fâcheux comme je suis; vos dons si précieux Me font, en les voyant, devenir furieux, Et par le désespoir l’âme prend hardiesse. Pour ce, si quelquefois je vous touché la main, Par courroux votre tenit n’en doit devenir blême; Je suis fou, ma raison n’obéit plus au frein, And recite to it a ballad That will seem to speak of us; And from your eyes full of sorrow, From your eyes then I shall drink So many kisses and so much love That perhaps I shall be healed. Clearings in the sky Sometimes, I am sad Sometimes, I am sad And suddenly I think of her. Then, I am overjoyed. But, I grow sad again, Not knowing How much she loves me. She is the girl with the utterly limpid soul, Who, in her heart, Guards jealously that unique passion Reserved for one man alone. She has left before the lime trees bloomed, And, since they bloomed After she left, I am astonished to see, Oh my friends, some branches Of lime trees devoid of flowers. Poems of Pleiades Sonnet for Helen Remove your beauty, remove your youth, Remove these rare gifts that you have from heaven Remove this lovely character, remove from me these beautiful eyes. This movement, this speech worthy of a goddess: I will no longer be for you, an unwelcome torment, Troublesome as I am; your gifts, so precious, Make me, when seeing them, become enraged, And in despair, the soul becomes bold. Therefore, if sometimes I touch your hand, In anger, your cheeks must not become pale; I am crazy, my reason obeys me no longer, Tant je suis agité d’une fureur extrême; Ne prenez, s’il vous plaît, mon offense à dedain; Mais, douce, pardonnez mes fautes à vous-même. Gabriel Fauré: Larmes Text by Jean Richepin (1849-1926) Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre, Une larme tombe, puis une autre, Toi, qui pleures-tu? ton doux pays, Tes parents lointains, ta fiancée. Moi, mon existence dépensée En voeux trahis! Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre, Une larme tombe, puis une autre, Semons dans le mer ces pâles fleurs A notre sanglot qui se lamente Elle répondra par la tourmente Des flots hurleurs. Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre, Une larme tombe, puis une autre, Peut-être toi-même, ô triste mer, Mer au goût de larme âcre et salée, Es-tu de la terre inconsolée Le pleur amer! Claude Debussy: Green Text by Paul Verlaine (1844-1896) Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches, Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches, Et qu’a vos yeux si beaux l’humble présent soit doux. J’arrive tout couvert encore de rosée, Que le vent du matin vient glacer a mon front, Souffrez que ma fatigue a vos pieds reposée, Rêve des chers instants qui la délasseront. Sur votre jeune sein, laissez rouler ma tête, Toute sonore encore de vos derniers baisers; Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête, Et que je dorme un peu puisque vous reposez. Gabriel Fauré: Prison Text by Paul Verlaine (1844-1896) Le ciel est, par-dessus le toit, si bleu, si calme! So much I am agitated by excessive passion; Don’t take, please, my trespass with disdain; But, dearest, pardon my shortcomings yourself. Tears We weep for our afflictions, each our own, One tear falls, then another, You, for whom do you cry? your sweet country, Your far-away parents, your fiancee. Me, my existence consumed by vows betrayed. We weep for our afflictions, each our own, One tear falls, then another, We sow in the sea these palid flowers to our sob which laments itself She will reply with the torment of roaring waves. We weep for our afflictions, each our own. One tear falls, then another, Perhaps you yourself, oh sad sea, Sea with a taste of tears acrid and salty, Are you unconsoled by the earth's Bitter tear! Green Here are fruits, flowers, leaves and branches, And here, also, is my heart which beats only for you. Do not tear it apart with your two white hands, And may to your eyes so beautiful the humble gift be so pleasing. I come, all covered with dew, Which the morning wind has turned to frost on my brow. Permit that my weariness, rested at your feet, Dreams of the cherished moments that will refresh it. On your young bosom let me cradle my head All filled with music still from your last kisses; Let it be soothed after the good storm, And let me sleep a little, while you rest. Prison The sky is, above the rooftops, so blue, so calm! Un arbre, par-dessus le toit, berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu’on voit, doucement tinte. Un oiseau sur l’arbre qu’on voit chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là vient de la ville. Qu’as-tu fait, ô toi que voilà pleurant sans cesse, Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse? André Caplet: Trois Poèmes Text by G. Jean-Aubry (1882-1950) Angoisse O pensée affolante Arrête-toi J’ai peur ce soir auprès du phare qui tournoie et décrit la corolle d’une fleur mystique sur un ciel de soie J’ai peur de ce silence et de ma solitude Où tourbillonne le désir de ta tendresse et de ton âme claire et nue Tout mon désir ardent de vivre Le phare éblouissant et clair Vire inexorable sans trève Lumière en vouloir de quel rêve Vers les étoiles ou la mer? Gabriel Fauré: Fleur Jetee Text by Armand Silvestre (1837-1901) Emporte ma folie au gré du vent, Fleur en chantant cueille et jetée on rêvant, Emporte ma folie au gré du vent. Comme la fleur fauchée, périt l’amour. La main qui t’a touchée fuit ma main sans retour. Que le vent qui te sèche, O pauvre fleur, Tout à l’heure si fraîche, et demain sans couleur, Que le vent qui te sèche, sèche mon coeur. Francis Poulenc Violon Text by Louise de Vilmorin (1902-1969) Couple amoureux aux accents méconnus Le violon et son joueur me plaisent. Ah! J’aime ese gémissements tendus A tree, above the rooftops, is rocking its branch. The bell, in the sky that one can see, gently tolls. A bird in the tree that one can see is singing its lament. My God, my God, life is out there, simple and quiet. That peaceful hum is coming from the city. “What have you done, you over there weeping incessantly, Say, what have you done, you over there, with your youth?” Three Poems Anxiety Oh maddening thought Stop I am afraid tonight near the beacon which turns and depicts the petals of a mysterious flower on a silken sky I am afraid of the silence of my loneliness Where swirls the desire of your tenderness and of your soul bright and bare All my passionate desire to live The dazzling, bright beacon Turns around relentlessly without stopping Light of desire of which dream Towards the stars or the sea? Thrown Flower Carry away my folly at the whim of the wind, Flower gathered while singing and discarded while dreaming, Carry away my folly at the whim of the wind. Like a cut flower, perishes love. The hand that has touched you shuns my hand forever. May the wind that withers you, oh poor flower, A moment ago so fresh and tomorrow all faded, May the wind that withers you, wither my heart. Violin Enamored couple with the misprized accents The violin and its player please me. Ah! I love these wailings long drawn out Sur la corde des malaises. Aux accords sur les cordes des pendus A l’heure où les lois se taisent Le coeur en forme de fraise S’offre à l’amour comme un fruit inconnu. Henri Duparc: L’Invitation au Voyage Text by Charles Baudelaire (1821-1867) Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur D’aller là bas vivre ensemble Aimer à loisir, aimer et mourir Au pays, qui te ressemble Les soleils mouillés, De ces ceils brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux, de tes traîtres yeux Brillant à travers leurs larmes Là, tout n’est qu’ordre et beauté Luxe, calme, et volupté Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Don’t l’humeur est vagabonde C’est pour assouvir ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. Les soleils couchants Revêtent les champs Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or Le monde s’endort Dans une chaude lumière! Claude Debussy: Chansons de Bilitis Text by Pierre Louys (1870-1925) Le Tombeau des Naïdes Le long du bois couvert de givre, je marchais; mes cheveux devant ma bouche se fleurissaient de petits glaçons et mes sandales étaient lourdes de neige fangeuse et tassée. Il me dit: "Que cherches-tu?" “Je suis la trace du satyre. Ses petits pas fourchus alternent comme des trous dans un manteau blanc.” Il me dit: "Les satyres sont morts.” "Les satyres et les nymphes aussi. Depuis trente ans il n'a pas fait un hiver aussi terrible. La trace que tu vois est celle d'un bouc. Mais restons ici, où est leur tombeau." Et avec le fer de sa houe il cassa la glace de la source où jadis riaient les Naïades. On the cord of uneasiness. In chords on the cords of the hanged At the hour when the laws are silent The heart, formed like a strawberry, Offers itself to love like an unknown fruit. Invitation to the Voyage My child, my sister Think of how sweet it would be To go down there, to live together To love free from care, to love and die In the land that resembles you The moist suns Of these misty skies To my mind, have the charm So mysterious, of your treacherous eyes Sparkling through their tears There, everything is order and beauty Luxury, calm and pleasure See on those canals The sleeping boats That capriciously like to roam ‘Tis to satisfy your slightest wish They have come from the ends of the world. The setting suns Again clothe the fields The canals, the whole town With hyacinthe and gold The world falls asleep In a warm light! Songs of Bilitis The Tomb of the Naiads Along the frost-covered wood, I walked; in front of my mouth my hair blossomed with little icicles and my sandals were heavy with packed muddy snow. He said to me: "What are you seeking?" "I am following the track of the satyr. His little cloven footprints alternate like holes in a white cloak." He said to me: "The satyrs are dead.” "The satyrs and the nymphs too. In thirty years there has not been such a terrible winter. The tracks that you see are those of a he-goat. But let us stay here, where their tomb is." And with the head of his hoe he broke the ice of the spring where the Naiads used to laugh. Il prenait de grands morceaux froids, et les soulevant vers le ciel pâle, il regardait au travers. Jacques Leguerney: L’insouciant Text by Pierre de Ronsard (1524-1585) Du grand Turk je n’ai soucy Ni du grand Soudan aussi; L’or ne maîtrise ma vie, Aux Rois je ne porte envie: Je n’ai souci que d’aimer Moi-même, et me parfumer D’odeurs, et qu’une couronne De fleurs le chef m’environne. Je suis, mon Belleau, celui Qui veut vivre ce jourd’huy. L’homme ne saurait connaître Si un lendemain doitêtre. Lili Boulanger: Clairières dans le ciel Text by Francis Jammes (1868-1938) Deux ancolies Deux ancolies se balançait sur la colline Et l’ancolie disait à sa soeur l’ancolie: Je tremble devant toi et demeure confuse. Et l’autre répondait: Si dans la roche qu’use l’eau, goutte à goutte, Si je me mire, je vois que je tremble, et je suis confuse comme toi. Le vent de plus en plus les berçait toutes deux, les emplissait d’amour et mêlait leur coeur bleu. Francis Poulenc: Montparnasse Text by Guillaume Apollinaire (1880-1918) Ô porte de l'hôtel avec deux plantes vertes Vertes qui jamais Ne porteront de fleurs Où sont mes fruits? Où me planté-je? Ô porte de l'hôtel un ange est devant toi Distribuant des prospectus On n'a jamais si bien défendu la vertu Donnez-moi pour toujours une chambre à la semaine Ange barbu vous êtes en réalité Un poète lyrique d'Allemagne Qui voulez connaître Paris Vous connaissez de son pavé Ces raies sur lesquelles il ne faut pas que l'on marche He took large cold pieces, and raising them to the pale sky, he looked through them. The Carefree man Of the great Turk I do not worry, Nor about the great sultan, Gold does not control my life, For the kings I feel no envy: I care only about loving Myself, and perfuming myself With scents, and for a wreath Of flowers to put on my head. I am, my Belleau, the one Who wants to live this day. Man cannot know If there will be a tomorrow. Clearings in the Sky Two columbines Two columbines balanced themselves on a hill And one columbine said to her sister columbine: I tremble before you and am confused. And the other responded: If in the water that wears away the boulder drop by drop I see my reflection, I see that I tremble, And I am confused like you. The wind, more and more, rocked them both, Filling them with love and stirring up their blue heart. Montparnasse Oh hotel door, with your two green plants which will never bear any flowers, Where are my fruits? Where am I planting myself? Hotel door, an angel stands outside you handing out leaflets (virtue has never been so well defended!). Give me in perpetuity a room at the weekly rate. Oh bearded angel, you are really a lyric poet from Germany who wants to get acquainted with Paris. You know that between its paving-stones there are lines which one must not step on. Et vous rêvez D'aller passer votre Dimanche à Garches Il fait un peu lourd et vos cheveux sont longs Ô bon petit poète un peu bête et trop blond Vos yeux ressemblent tant à ces deux grands ballons Qui s'en vont dans l'air pur À l'aventure. Henri Duparc: Le manoir de Rosamonde Robert de Bonnières (1850-1905) De sa dent soudaine et vorace, Comme un chien l'amour m'a mordu... En suivant mon sang répandu, Va, tu pourras suivre ma trace... Prends un cheval de bonne race, Pars, et suis mon chemin ardu, Fondrière ou sentier perdu, Si la course ne te harasse! En passant par où j'ai passé, Tu verras que seul et blessé J'ai parcouru ce triste monde. Et qu'ainsi je m'en fus mourir Bien loin, bien loin, sans découvrir Le bleu manoir de Rosamonde. Ernest Chausson: Cantique a l’Epouse Text by Albert Jounet (1863-1923) Épouse au front lumineux, Voici que le soir descend Et qu’il jette dans tes yex Des rayons couleur de sang. Le crepuscule féerique T’environne d’un feu rose. Viens me chanter un cantique Beau comme une somber rose; Ou plutôt ne chante pas, Viens te couche sur mon coeur Laisse-moi baiser tes bras Pâles comme l’aube en fleur; La nuit de tes yeux m’attire, Nuit frémissante, mystique Douce comme ton sourire Heureux et mélancolique. Et soudain la profondeur Du passé religieux, And you dream of spending Sunday in Garches. The weather is a bit oppressive and your hair is long; oh good little poet, you're rather stupid and too blond. Your eyes look so much like those two big balloons floating off in the pure air wherever chance takes them... The manor of Rosamonde With suddenness and voracity, Like a dog love has bitten me And following my spilled blood Go, you will be able to follow my tracks. Take a horse of good pedigree Part, and follow my arduous path, Bog and lost path, If the course does not exhaust you! As you pass where I passed, You will see that alone and wounded, I have traveled this sad world. And that thus I went to die Far away, far away, without discovering. The blue manor of Rosamonde. Song to the Spouse Spouse with the radiant face, Now the evening is descending And reflecting into your eyes Rays the color of blood. The magical twilight Envelopes you in a rosy glow. Come and sing me a canticle, Lovely as a dark rose; Or better still do not sing, Come to rest on my bosom. Let me kiss your arms, Pale as the blooming dawn: The darkness of your eyes attracts me, Trembling darkness, mysterious, Sweet like your smile, Happy and sad. And suddenly the depth Of the devoted past Le mystère et la grandeur De notre amour sérieux, S’ouvre au fond de nos pensées Comme une vallée immense Où des forêts délaissées Rêvent dans un grand silence. Lili Boulanger: Clairières dans le ciel Text by Francis Jammes (1868-1938) Les lilas qui avaient fleuri l'année dernière Les lilas qui avaient fleuri l'année dernière vont fleurir de nouveau dans les tristes parterres. Déjà le pêcher grêle a jonché le ciel bleu de ses roses, comme un enfant la Fête-Dieu. Mon coeur devrait mourir au milieu de ces choses car c'était au milieu des vergers blancs et roses que j'avais espéré je ne sais quoi de vous. Mon âme rêve sourdement sur vos genoux. Ne la repoussez point. Ne la relevez pas de peur qu'en s'éloignant de vous elle ne voie combien vous êtes faible et troublée dans ses bras. Francis Poulenc: Chansons Villageoises Text by Maurice Fombeure (1906-1981) Le retour du Sergent Le sergent s’en revient de guerre Les pieds gonflés sifflant du nez Le sergent s’en revient de guerre Entre les buissons étonnés A gagné la croix de Saint-Georges Les pieds gonflés sifflant du nez A gagné la croix de Saint-Georges Son pécule a sous son bonnet Bourre sa pipe en terre rouge Les pieds gonflés sifflant du nez Bourre sa pipe en terre rouge Puis soudain se met à pleurer Il revoit tous ses copains morts Les pieds gonflés sifflant du nez Il revoit tous ses copains morts Qui sont pourris dans les guérets Ils ne verront plus leur village Les pieds gonflés sifflant du nez The mystery and grandeur Of our true love Unfolds in the center of your thoughts, Like a vast valley Where the lonely woods Dream in profound silence. Clearings in the Sky The lilacs which bloomed last year The lilacs which bloomed last year will flower again in their sad beds. Already the frail peach tree has bedecked the blue sky with its roses, like a child on the feast of Corpus Christi. My heart should die amid all these things, for it was among white and pink orchards that I had hoped for I don't know what from you. My soul sleeps soundly in your lap. Don't push it away. Don't awaken it, for fear that when it leaves it will see how you are weak and troubled in its arms. Village Songs The Return of the Sergeant The sergeant is returning from the war Swollen feet sniffling nose The sergeant is returning from the war Between the astonished thorn bushes He has won the St. George Cross Swollen feet sniffling nose He has won the St. George Cross Has his gratuity under his cap Fills his red clay pipe Swollen feet sniffling nose Fills his red clay pipe Then suddenly begins to weep He sees again all his dead chums Swollen feet sniffling nose He sees again all his dead chums Who have rotted in the fields They will see their village no more Ils ne verront plus leur village Ni le calme bleu des fumes Les fiancées va marche ou créve Les pieds gonflés sifflant du nez Envolées comme dans un réve Les copains s’les sont envoyées Et le sergent verse une larme Les pieds gonflés sifflant du nez Et le sergant verse une larme Le long des buissons étonnés. Franz Liszt: Oh! Quand je dors Text by Victor Hugo (1802-1885) Oh! Quand je dors, viens auprès de ma couche, Comme à Pétrarque apparaissait Laura, Et qu’en passant ton haleine me touché… Soudain my bouche s’entrouvrira! Sur mon front mourne où peutêtre s’achève Un songe noir qui trop longtemps dura, Que ton regard comme un astre sé lève… Soudain mon rêve rayonnera! Puis sur ma lèvre où voltage une flame Éclair d’amour que Dieu même épura, Pose un baiser, et d’ange deviens femme… Soudain mon âme s’éveillera! Eric Satie: Je te veux Text by Henry Pacory (1873-?) J’ai compris ta détresse, Cher amoureux, Et je cede à tes voeux; Fais de moi ta maîtresse, Loin de nous la sagesse, Plus de détresse, J’aspire à l‘instant précieux Où nous serons heureux: Je te veux. Ja n’ai pas de regrets Et je n’ai qu’une envie: Près de toi, là tout près, Vivre toute ma vie. Que mon coeur soit le tien Et ta lèvre la mienne, Que ton corps soit le mien, Et que toute ma chair soit tienne Swollen feet sniffling nose They will see their village no more Nor the calm blue of smoking chimneys Their sweethearts go on or die Swollen feet sniffling nose Scattered as in a dream The chums have ravished them And the sergeant sheds a tear Swollen feet sniffling nose And the sergeant sheds a tear Along by the astonished thorn bushes. Oh, When I sleep Oh, when I sleep, come close to my bed, As Laura appeared to Petrarch, And as you pass, touch me with your breath… Suddenly my lips will part! On my dismal brow where perhaps A dark dream has endured for too long, Let your gaze lift it like a star… Suddenly my dream will radiate! Then on my lips where flutters a flame A flash of love that God has purified, Place a kiss, and transform from angel into woman… Suddenly my soul will awaken! I want you I’ve understood your distress, Dear lover, And I give in to your wishes; Make of me your mistress Let’s throw discretion And sadness to the winds I long for the precious moment When we shall be happy; I want you. I’ve no regrets And only one desire; Close, very close by you To live my whole life long. Let my heart be yours And your lips mine, And let your body be mine And all my flesh be yours. Oui, je voir dans tes yeux La divine promesse Que ton coeur amoureux Vient chercher ma caresse; Enlacés pour toujours, Brûlê des memes falmes, Dans des réve d’amours, Nous échangerons nos deux âmes. Francis Poulenc: Le Portrait Text by Sidonie-Gabrielle Colette (1873-1954) Belle, méchante, menteuse, injuste, plus changeante que le vent d’Avril, tu pleures de joie, tu ris de colère, tu m’aimes quand je te fais mal, tu te moques de moi quand je suis bon. Tu m’as à peine dit merci lorsque je t’ai donné le beau collier, mais tu as rougi de plaisir, comme une petite fille, le jour où je t’ai fait cadeau de ce mouchoir et tous disent de toi: ‘C’est à n’y rien comprendre!’ Mais je t’ai, un jour, volé ce mouchoir que tu venais de presser sur ta bouche fardée. Et, avant que to ne me l’aies enlevé d’un coup de griffe, j’ai eu le temps de voit que ta bouche venait d’y peindre, rouge, naïf, dessiné à ravir, simple et pur, le portrait même de ton coeur. Alfred Bachelet: Chere nuit Text by Eugene Adenis (1823-1900) Voici l’heure bientôt. Derriere la colline Je vois le soleil qui d’écline Et cache ses rayons jaloux . . . J’entends chanter l’âme des choses, Et les narcisses et les roses M’apportent des parfums plus doux. Chere nuit aux clartés sereines, ‘Toi qui ramenes le tendre amant, Ah! descends et voile la terre De ton mystere, calme et charmant. Mon bonheur renait sous ton aile, O nuit plus belle que les beaux jours. Ah! leve-toi! Ah! leve-toi! Pour faire encore Briller l’aurore De mes amours? Chere nuit aux clartes sereines, Toi qui ramenes le tendre amant, Ah! descends et voile la terre De ton mystere, calme et charmant. Chere nuit, Ah! descends! Yes, I see in your eyes The exquisite promise That your loving heart I am seeking my caress. Entwined forever, Consumed by the same desire, In dreams of love We’ll exchange our souls. The Portrait Beautiful, wicked, lying, unjust, more changeable than the April wind, you weep for joy, you laugh in anger, you like me when I treat you badly, you mock me when I am kind. You scarcely thanked me when I gave you the beautiful necklace, but you blushed with pleasure, like a little girl, when I gave you this handkerchief as a present and everyone said of you: ‘It is beyond me!’ But one day I stole this handkerchief when you had just pressed it against your rouged lips. And, before you snatched it away as a cat with its claws, I had time to see that your mouth had just painted upon it, red, naïve, designed to delight, simple and pure, the very portrait of your heart. Dear Night Soon the hour will come. Behind the hill I see the sun setting And hiding its jealous rays . . . I hear singing the soul of things And narcissus and roses Waft to me perfumes most sweet. Dear night of serene clarity, You who brings back the gentle lover, Oh, descend and veil the earth In your mystery, tranquil and charming., My happiness is reborn under your wing, Oh night more lovely than the lovely days. Oh, arise! Oh, arise! Perhaps to revive once more The shining dawn Of my love? Dear night of serene clarity, You who brings back the gentle lover, Oh, descend and veil the earth In your mystery, tranquil and charming., Dear night, Oh, descend! |
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