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Sandra Cotton mezzo-soprano Betsi Hodges, piano assisted by: Anne Albert, soprano Graduate Recital 24 September, 2006 7:30 pm Recital Hall, School of Music Program La Chanson d’Ève (1906-1910) Gabriel Fauré I. Paradis (1845-1924) II.Prima Verba III. Roses ardentes IV. Comme Dieu rayonne V. L’aube blanche VI. Eau vivante VII. Veilles-tu, ma senteur de soleil VIII. Dans un parfum de roses blanches IX. Crépuscule X. O mort, poussière d’étoiles Intermission Puisqu’ici-bas toute âme, Op. 10 No. 1 (1863) Gabriel Fauré Deux Duos, Op. 11 (1883) Ernest Chausson La Nuit (1855-1899) Réveil Anne Albert, soprano Chansons Villageoises (1942) Francis Poulenc I. Chansons du clair tamis (1899-1963) II. Les gars qui vont à la fête III. C’est le joli printemps IV. Le mendicant V. Chanson de la fille frivole VI. Le retour du sergent _____ In partial fulfillment of the degree requirements for the Doctor of Musical Arts in Performance Gabriel Fauré: La Chanson d’Ève Text by Charles van Lerberghe Paradis C'est le premier matin du monde, Comme une fleur confuse exhalée de la nuit, Au souffle nouveau qui se lève des ondes, Un jardin bleu s'épanouit. Tout s'y confond encore et tout s'y mêle, Frissons de feuilles, chants d'oiseaux, Glissements d'ailes, Sources qui sourdent, voix des airs, voix des eaux, Murmure immense, Et qui pourtant est du silence. Ouvrant à la clarté ses doux et vagues yeux, La jeune et divine Eve S'est évillée de Dieu, Et le monde à ses pieds s'étends comme un beau rêve. Or, Dieu lui dit: "Va, fille humaine, Et donne à tous les êtres Que j'ai créés, une parole de tes lèvres, Un son pour les connaître". Et Eve s'en alla, docile à son seigneur, En son bosquet de roses, Donnant à toutes choses Une parole, un son de ses lèvres de fleur: Chose qui fuit, chose qui souffle, chose qui vole... Cependant le jour passe, et vague, comme à l'aube, Au crépuscule, peu à peu, L'Eden s'endort et se dérobe Dans le silence d'un songe bleu. La voix s'est tue, mais tout l'écoute encore, Tout demeure en l'attente, Lorsqu'avec le lever de l'étoile du soir, Eve chante. Prima Verba Comme elle chante Dans ma voix L'âme longtemps murmurante Des fontaines et des bois! Air limpide du paradis, Avec tes grappes de rubis, Avec tes gerbes du lumière, The Song of Eve Translations by Peter Low Paradise It is the world's first morning. Like a misty flower exhaled by the night on the new breath rising from the waters a blue garden opens out. Everything is still mingled and mixed: leaves rustling, birds singing, wings fluttering, gushing streams, voices of air, voices of water - an immense murmuring, yet all composed of silence. Opening her soft vague eyes to the light, the divine young Eve has awoken out of God, and the world spreads at her feet like a beautiful dream. And God said to her: "Go, human child, and give to all the beings I've created a word from your lips, a sound to know them by." And Eve, obedient to her lord, went out into her thicket of roses, and gave to all things a word, a sound from her flowerlike lips - scurrying things, breathing things, flying things... Meanwhile the day passes, and the Garden, hazy at dusk as at dawn, falls asleep and slips away into the silence of a blue dream. The voice has stopped, but everything listens for it, everything remains expectant, until at the rising of the moon Eve sings. First Word In my voice there sings - and how it sings! - the long-murmuring soul of the streams and woods! Oh limpid air of paradise, with your clusters of rubies, your sheaves of light, Avec tes roses et tes fruits, Quelle merveille en nous à cette heure! Des paroles depuis des âges endormies, En des sons, en des fleurs Sur mes lèvres enfin prennent vie. Depuis que mon souffle a dit leur chanson, Depuis que ma voix les a créés, Quel silence heureux et profond Naît de leurs âmes allégées! Roses ardentes Roses ardentes Dans l'immobile nuit, C'est en vous que je chante Et que je suis. En vous, étincelles A la cime des bois, Que je suis éternelle Et que je vois. Ô mer profonde, C'est en toi que mon sang Renaît vague blonde, En flot dansant. Et c'est en toi, force suprême, Soleil radieux, Que mon âme elle-même Atteint son dieu! Comme Dieu rayonne Comme Dieu rayonne aujourd'hui, Comme il exulte, comme il fleurit Parmi ces roses et ces fruits! Comme il murmure en cette fontaine! Ah! comme il chante en ces oiseaux... Qu'elle est suave son haleine Dans l'odorant printemps nouveau! Comme il se baigne dans la lumière Avec amour, mon jeune dieu! Toutes les choses de la terre Sont ses vêtements radieux. L'aube blanche L’aube blanche dit à mon rêve: "Éveille-toi, le soleil luit". Mon âme écoute et je soulève your roses and your fruits, what a miracle is happening in us at this moment! Words that for eons were sleeping are now at last coming to life in sounds, in flowers on my lips. Now that my breath has uttered their song, now that my voice has created them, what a deep blissful silence is born from their lightened souls! Fiery roses Fiery roses in the still night, in you I am singing, in you I exist. Sparks at the tips of the forest, in you I am eternal, in you I can see. Deep ocean, in you my blood is reborn as a white-capped wave, as a dancing tide. And in you, supreme force, radiant sun, my very soul reaches its God! How radiant God is How radiant God is today, how he exults, how he blossoms, in these flowers and fruits! How he murmurs in this stream! Ah, how he sings in these birds... How sweet his breath is in the fragrant new springtime! How he bathes in the light with Eros, my young god! All things on Earth are his radiant garments! The white dawn The white dawn says to my dream: "Wake up, the sun is shining." My soul listens and I raise Un peu mes paupières vers lui. Un rayon de lumière touche La pâle fleur de mes yeux bleus; Une flamme éveille ma bouche, Un souffle éveille mes cheveux. Et mon âme, comme une rose Troublante, lente, tout le jour, S'éveille à la beauté des choses, Comme mon âme à leur amour. Eau vivante Que tu es simple et claire, Eau vivante, Qui, du sein de la terre, Jaillis en ces bassins et chantes! Ô fontaine divine et pure, Les plantes aspirent Ta liquide clarté La biche et la colombe en toi se désaltèrent. Et tu descends par des pentes douces De fleurs et de mousses, Vers l'ocean originel, Toi qui passes et vas, sans cesse, et jamais lasse De la terre à la mer et de la mer au ciel... Veilles-tu, ma senteur de soleil Veilles-tu, ma senteur de soleil, Mon arôme d'abeilles blondes, Flottes-tu sur le monde, Mon doux parfum de miel? La nuit, lorsque mes pas Dans le silence rôdent, M'annonces-tu, senteur de mes lilas, Et de mes roses chaudes? Suis-je comme une grappe de fruits Cachés dans les feuilles, Et que rien ne décèle, Mais qu'on odore dans la nuit? Sait-il à cette heure, Que j'entr'ouvre ma chevelure, Et qu'elle respire? Le sent-il sur la terre? Sent-il que j'étends les bras Et que des lys de mes vallées, Ma voix qu'il n'entend pas Est embaumée? my eyelids slightly towards it. A ray of light touches the pale flower of my blue eyes. A flame awakens my mouth, a breeze awakens my hair. And my soul, like a rose, trembling slowly all day through, wakes to the beauty of things, as my soul wakes to their love. Living Water How simple and clear you are, living water, as out of the earth you well up in these pools and sing! Oh pure divine spring, the plants draw in your liquid brightness, in you the hind and the dove slake their thirst. And you flow down over gentle slopes of flowers and mosses towards the primeval ocean; you pass on unceasing and untiring from land to sea and from sea to sky. Are you awake, sun-smell of my body Are you awake, sun-smell of my body, my scent of blond bees? Are you wafting on the world, my sweet perfume of honey? At night when my footsteps roam in the silence, do you announce my presence, fragrance of my lilacs and warm roses? Am I like a bunch of fruit hidden in the leaves which nothing makes visible but which can be smelt at night? Does he know at this moment that I'm loosening my hair and that it breathes; can he smell it on the ground? Can he sense that I'm reaching out my arms and that my voice which he does not hear is perfumed with the lilies of my valleys? Dans un parfum de roses blanches Dans un parfum de roses blanches, elle est assise et songe; et l'ombre est belle comme s'il s'y mirait un ange... L'ombre descend, le bosquet dort; Entre les feuilles et les branches, Sur le paradis bleu s'ouvre un paradis d'or; [ Sur le rivage expire un dernier flot lointain.] Une voix qui chantait, tout à l'heure, murmure... Un murmure s'exhale en haleine et s'éteint. Dans le silence il tombe des pétales... Crépuscule Ce soir, à travers le bonheur, Qui donc soupire, qu'est-ce qui pleure? Qu'est-ce qui vient palpiter sur mon coeur, Comme un oiseu blessé? [ Est-ce une plainte de la terre,] Est-ce une voix future, Une voix du passé? J'écoute, jusqu'à la souffrance, Ce son dans le silence. Île d'oubli, ô Paradis! Quel cri déchire, dans la nuit, Ta voix qui me berce? Quel cri traverse Ta ceinture de fleurs, Et ton beau voile d'allégresse? Ô mort, poussière d'étoiles Ô mort, poussière d’étoiles, Lève-toi sous mes pas! Viens, ô douce vague qui brilles Dans les ténèbres; Emporte-moi dans ton néant Viens, souffle sombre où je vacille, Comme une flamme ivre de vent! C'est en toi que je veux m'étendre, M'éteindre et me dissoudre, Mort où mon âme aspire! In a perfume of white roses In a perfume of white roses Eve sits and dreams; and the shade is as beautiful as if an angel were reflected in it. The shadow falls, the thicket sleeps; on the blue paradise, among the leaves and branches, a golden paradise opens. [On the shore a last distant wave is dying] A voice murmurs which just now was singing... A murmur breathes out and dies away. In the silence petals fall... Twilight Who is it, what is it, this evening that pierces through happiness with sighs and weeping? What is this thing quivering on my heart like a wounded bird? [Is it a groan of the earth?] Is it a voice of the future, of the past? I listen, until it hurts, to this sound in the silence. Oh Paradise, isle of forgetfulness, what cry tonight is rending your voice which lulls me? What cry is cutting through your girdle of flowers and your beautiful veil of joy? Oh Death, dust of stars Oh Death, dust of stars, rise up under my footsteps! Come, gentle wave shining in the dark, carry me off into your nothingness! Come, somber breeze in which I sway, come like a flame intoxicated with wind! In you I want to stretch out, fade and dissolve, oh death, my soul's aspiration! [ Dieu fort qu'elle attend Avec des chants et des rires d'amour.] Viens, brise-moi comme une fleur d'écume, Une fleur de soleil à la cime Des eaux, [ Que la nuit effeuille, que l'ombre efface, Et que l'espace épanouit.] Et comme d'une amphore d'or Un vin de flamme et d'arome divin, Epanche mon âme En ton abîme, pour qu'elle embaume La terre sombre et le souffle des morts. Gabriel Fauré Puisqu’ici-bas tout âme, Op. 10 no. 1 Text by Victor Hugo Puisqu'ici-bas toute âme Donne à quelqu'un Sa musique, sa flamme, Ou son parfum; Puisqu'ici-bas chaque chose Donne toujours Son épine ou sa rose A ses amours; Puisqu'avril donne aux chênes Un bruit charmant; Que la nuit donne aux peines L'oubli dormant. Puisque l'air à la branche Donne l'oiseau; Que l'aube à la pervenche Donne un peu d'eau; Puisque, lorsqu'elle arrive S'y reposer, L'onde amère à la rive Donne un baiser; Je te donne, à cette heure, Penché sur toi, La chose la meilleure Que j'ai en moi! Reçois donc ma pensée, Triste d'ailleurs, Qui, comme une rosée, T'arrive en pleurs! Reçois mes voeux sans nombre, O mes amours! Reçois la flamme ou l'ombre [strong god whom my soul awaits with songs and laughter of love] Come, break me like a flower of foam, a sun-bloom on the crest of the waves! [a flower plucked by the night, obscured by shadow and scattered by space] And like a wine of fire and divine scent flowing from a golden amphora, pour out my soul into your abyss, so that it may perfume the dark earth and the breath of the dead. Gabriel Fauré As each soul here below, Op. 10 no. 1 Translated by Faith J. Cormier As each soul here below Someone has lent, Its music or its glow Or its own scent; As all things here below To true love give A thorn, or else a rose, As they do live; As April gives the oaks A charming sound; Night pain in kind sleep soaks, Our cares to drown. As air the small bird lends Unto the branch Dawn dew the flowers sends, Their thirst to quench; As when dark waves reach land To take their rest, They leave upon the strand A sweet caress; I give thee, at this hour, Bent over thee, The best that's in my power, The best in me! I give my thoughts so true, Though sad they be, Like glistening drops of dew They fall on thee. My vows uncounted claim My love, always. Receive the shade or flame De tous mes jours! Mes transports pleins d'ivresses, Pur de soupçons, Et toutes les caresses De mes chansons! Mon esprit qui sans voile Vogue au hazard, Et qui n'a pour étoile Que ton regard! Ma muse, que les heures Bercent rêvant Qui, pleurant quand tu pleures, Pleure souvent! Reçois, mon bien céleste, O ma beauté, Mon coeur, dont rien ne reste, L'amour ôté! Ernest Chausson La Nuit, Op. 11 no. 1 Text by Théodore de Banville Nous bénissons la douce Nuit, Dont le frais baiser nous délivre. Sous ses voiles on se sont vivre Sans inquiétude et sans bruit. Le souci dévorant s'enfuit, Le parfum de l'air nous enivre; Nous bénissons la douce Nuit, Dont le frais baiser nous délivre. Pâle songeur qu'un Dieu poursuit, Repose-toi, ferme ton livre. Dans les cieux blancs comme du givre Un flot d'astres frissonne et luit, Nous bénissons la douce Nuit. Réveil, Op. 11 no. 2 Text by Honoré de Balzac Mon coeur, lève-toi! Déjà l'alouette Secoue en chantant son aile au soleil. Ne dors plus, mon coeur, car la violette Élève à Dieu l'encens de son réveil. Chaque fleur vivante et bien reposée Ouvrant tour à tour les yeux pour se voir A dans son calice un peu de rosée, Perle d'un jour, qui lui sert de miroir. On sent dans l'air pur que l'ange des roses A passé la nuit à bénir les fleurs. On voit que pour lui toutes sont écloses Of all my days. My wildest transports greet, Suspicions gone, And each caress so sweet Of this my song. My spirit which, afar, Drifts on the sea, Its only gliding star The sight of thee. My muse, rocked by the hours In dreamful sleep Combines her tears with yours. Full oft she weeps. Take, heavenly creature, O, my beauty, My heart - its only feature My love for thee. Ernest Chausson Night, Op. 11 no. 1 Translated by Richard Stokes We bless the sweet night, Whose cool kiss sets us free. Beneath its veils we feel we live Without noise or anxiety. Devouring care slips away, The fragrant air enraptures us; We bless the sweet night Whose cool kiss sets us free. Pale dreamer whom a god pursues, Rest, and close your book. In the heavens as white as rime A stream of stars quivers and shines, We bless the sweet night. The Awakening, Op. 11 no. 2 Translated by Faith J. Cormier Arise, my heart! The lark is already singing, shaking its wings in the sunlight. Cast off sleep, my heart, for the violet is raising to God the incense of its awakening. Each living, well-rested flower opens in turn its eyes to see in its chalice a dewdrop, pearl of a day, its mirror. We sense in the pure air that the angel of the roses has passed in the night to bless the flowers. Il vient d'en haut raviver leurs couleurs. Ainsi, lève-toi. Puisque l'alouette Secoue en chantant son aile au soleil Rien ne dort plus, mon coeur, car la violette Élève à Dieu l'encens de son réveil. Francis Poulenc: Chansons Villagoises Text by Maurice Fombeure Chanson du clair-tamis Où le bedau a passé Dans les papavéracées Où le bedau a passé Passera le marguillier Notre vidame est mort Les jolis yeux l’ont tué Pleurons son huereux sort En terre et enterré Et la croix de Lorraine Sur son pourpoint doré Ils l’ont couché dans l’herbe Son grand saber dessous Un oiseau dans les branches A crié: ‘Coucou’ C’est demain dimanche C’est fête chez nous Au son de la clarinette Le piston par en-dessous La piquette, la musette Les plus vieux sont les plus saoûls Grand’mère à cloche-lunettes Sur ses jambs de vingt ans Vienne le printemps mignonne Vienne le printemps Où la grenouille a passé Sous les renonculacées Où la grenouille a passé Passera le scarabée. Les gars qui vont a la fête Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Pour y boire chopinette All of them have opened for him, who comes from on high to refresh their colours. So arise! Since the lark is already singing, shaking its wings in the sunlight, nothing remains asleep, my heart, for the violet is raising to God the incense of its awakening. Village Songs Translated by Winifred Radford Song of the Clear Sieve Where the beadle has gone by Among the poppies Where the beadle has gone by The churchwarden will go Our lord and master is dead Pretty eyes have killed him Let us weep for his happy lot In earth and buried And the cross of Lorraine On his gilded doublet They have laid him in the grass His great sword under him A bird in the branches Cried: “Cuckoo” It is Sunday tomorrow It is the day of our fair To the sound of the clarinet The cornet in the lower part The local wine, the accordion The old folk are most tipsy Grandma with her spectacles askew On her twenty-year-old legs Let the springtime come my sweet Let springtime come Where the frog has gone by Down among the buttercups Where the frog has gone by The beetle will go. The Lads Going to the Fair The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats To drink a mug there Y goûter le vin nouveau Y tirer la carabine Y sucer le berlingot Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Sont rasés à la cuiller Sont raclés dessous la peau Ont passé la blouse neuve Le faux-col en cellulo Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Y faire danser les filles Chez Julien le violoneur Des polkas et des quadrilles Et le pas des patineurs Le piston la clarinette Attendrissent les costauds Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Quand ils ont bu, se disputant Et se cognent sur la peau Puis vont culbuter les filles Au fosse sous les ormeaux Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Reboivent puis se rebattent Jusqu’au chant du premier jô Le lendemain on en trouve Sont couches dans le ruisseau Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau. C’est le joli printemps C’est le joli printemps Qui fait sortir les filles C’est le joli printemps Qui fait briller le temps J’y vais à la fontaine C’est le joli printemps Trouver celle qui m’aime Celle qui j’aime tant To taste the new wine To shoot at the rifle range To suck sweets The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats They have shaved carefully Have scraped under the skin Have put on the new smock The celluloid collar The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats They will dance with the girls At Julian the fiddler’s Polkas and quadrilles And the skater’s step The cornet the clarinet Soften the hearts of the strapping fellows The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats When they have drunk they quarrel And go for one another Then go to tumble the girls In the ditch under the elms The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats They drink again and fight again Until the song of early dawn The next day some are found Asleep in the ditch The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats. It is Pretty Springtime It is pretty springtime Bringing the maidens out of doors It is pretty springtime Making the weather sunshiny I am going to the fountain It is pretty springtime To find the one who loves me The one I love so much C’est dans le mois d’avril Qu’on promet pour longtemps C’est le joli printemps Qui fait sortir les filles La fille et le gallant Pour danser le quadrille C’est le joli printemps Qui fait briller le temps Aussi profitez-en Jeunes gens, jeunes filles C’est le joli printemps Qui fait briller le temps Car le joli printemps C’est le temps d’une aiguille Car le joli printemps Ne dure pas longtemps. Le Mendiant Jean Martin prit sa besace Vive le passant qui passé Jean Martin prit sa besace Son bâton de cornouiller Sén fut au moutier mendier Vive le passant qui passé Va’t-en dit le père moine Náimons pas les va-nu-pieds Sén fut en ville mendier Vive le passant qui passé Epiciers et taverniers Qui mangez la soupe grasses Et qui vous chauffez les pieds Puis couches près de vos femmes Au clair feu de la veillée Jean Martin lávez chasse Vive le passant qui passé On lá trouvé sur la glace Jean Martin a trépassé Tremblez les gros et les moines Vive le passant qui passé Tremblez ah! maudite race Qui návez point de pitié Un jour prenez garde ô race Les Jean Martin seront en masse Aux bâtons de cornouiller Il vous crè’ront la paillasse Puis ils violeront vos graces It is in the month of April That a lasting promise is given It is pretty springtime That brings the maidens out of doors The lass and her swain To dance the quadrille It is pretty springtime Making the weather sunshiny So enjoy it while you may Young folk, young maidens It is pretty springtime Making the weather sunshiny For pretty springtime Is but a point in time For a pretty springtime Lasts so short a time. The Beggar Jean Martin took his sack Long live the passer-by Jean Martin took his sack And his dogwood staff Went off to the monastery to beg Long live the passer-by Off with you said the father monk We do not like tramps Went off to the town to beg Long live the passer-by Grocers and innkeepers Who eat rich soup And warm your feet Then lie close to your wives In the light of the evening fire Jean Martin you have driven him away Long live the passer-by He was found on the ice Jean Martin was dead Tremble over-fed men and monks Long live the passer-by Tremble Ah! accursed tribe Who are without pity One day, take care O tribe The Jean Martins will become a mob With their dogwood staves They will stick you through the belly Then they will ravish your wenches Et chausseront vos souliers Jean Martin prends ta besace Ton bâton de cornouiller. Chanson de la fille frivole Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Mes canards vont sur l’étang Belle lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Sous les vergers éclatants Belle lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Et dans les buissons chantants Belle lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Je vais trouver mes amants Sous la lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole L’âge vient trop vitement Sous la lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Plus tard soucis et tourments Sous la lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Aujourd’hui guériessez-m’en Belle lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Baisez moi bien tendrements Sous la lune de printemps. Le retour du sergent Le sergent s’en revient de guerre Les pieds gonflés sifflant du nez Le sergent s’en revient de guerre Entre les buissons étonnés A gagné la croix de Saint-Georges Les pieds gonflés sifflant du nez A gagné la croix de Saint-Georges And be in your shoes Jean Martin take your sack Your dogwood staff. Song of the Flighty Girl Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth My ducks are swimming on the pond Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Under the full blown orchards Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth In the singing bushes Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth I am going to find my lovers Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Old age comes all too quick Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Later on cares and torments Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Today preserve me from them Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Kiss me very tenderly Lovely moon of springtime. The Return of the Sergeant The sergeant is returning from the war Swollen feet sniffling nose The sergeant is returning from the war Between the astonished thorn bushes He has won the St George Cross Swollen feet sniffling nose He has won the St George Cross Son pécule a sous son bonnet Bourre sa pipe en terre rouge Les pieds gonflés sifflant du nez Bourre sa pipe en terre rouge Puis soudain se met à pleurer Il revoit tous ses copains morts Les pieds gonflés sifflant du nez Il revoit tous ses copains morts Qui sont pourris dans les guérets Ils ne verront plus leur village Les pieds gonflés sifflant du nez Ils ne verront plus leur village Ni le calme bleu des fumes Les fiancées va marche ou crève Les pieds gonflés sifflant du nez Envolées comme dans un rêve Les copains s’les sont envoyées Et le sergent verse une larme Les pieds gonflés sifflant du nez Et le sergent verse une larme Le long des buissons étonnés. Has his gratuity under his cap Fills his red clay pipe Swollen feet sniffling nose Fills his red clay pipe Then suddenly begins to weep He sees again all his dead chums Swollen feet sniffling nose He sees again all his dead chums Who have rotted in the fields They will see their village no more Swollen feet sniffling nose They will see their village no more Nor the calm blue of smoking chimneys Their sweethearts go on or die Swollen feet sniffling nose Scattered as in a dream The chums have ravished them And the sergeant sheds a tear Swollen feet sniffling nose And the sergeant sheds a tear Along the astonished thorn bushes.
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Title | 2006-09-24 Cotton [recital programs] |
Date | 2006 |
Creator | University of North Carolina at Greensboro. School of Music, Theatre and Dance |
Subject headings |
University of North Carolina at Greensboro. School of Music, Theatre and Dance University of North Carolina at Greensboro |
Place | Greensboro (N.C.) |
Description | Fall 2006 programs for recitals by students in the UNCG School of Music. |
Type | Text |
Original format | programs |
Original publisher | Greensboro N.C.: The University of North Carolina at Greensboro |
Contributing institution | Martha Blakeney Hodges Special Collections and University Archives, UNCG University Libraries |
Source collection | UA9.2 School of Music Performances -- Programs and Recordings, 1917-2007 |
Series/grouping | 1: Programs |
Finding aid link | https://libapps.uncg.edu/archon/index.php?p=collections/controlcard&id=608 |
Rights statement | http://rightsstatements.org/vocab/NoC-US/1.0/ |
Additional rights information | NO COPYRIGHT - UNITED STATES. This item has been determined to be free of copyright restrictions in the United States. The user is responsible for determining actual copyright status for any reuse of the material. |
Object ID | UA009.002.BD.2006FA.999 |
Digital publisher | The University of North Carolina at Greensboro, University Libraries, PO Box 26170, Greensboro NC 27402-6170, 336.334.5304 |
Full Text | Sandra Cotton mezzo-soprano Betsi Hodges, piano assisted by: Anne Albert, soprano Graduate Recital 24 September, 2006 7:30 pm Recital Hall, School of Music Program La Chanson d’Ève (1906-1910) Gabriel Fauré I. Paradis (1845-1924) II.Prima Verba III. Roses ardentes IV. Comme Dieu rayonne V. L’aube blanche VI. Eau vivante VII. Veilles-tu, ma senteur de soleil VIII. Dans un parfum de roses blanches IX. Crépuscule X. O mort, poussière d’étoiles Intermission Puisqu’ici-bas toute âme, Op. 10 No. 1 (1863) Gabriel Fauré Deux Duos, Op. 11 (1883) Ernest Chausson La Nuit (1855-1899) Réveil Anne Albert, soprano Chansons Villageoises (1942) Francis Poulenc I. Chansons du clair tamis (1899-1963) II. Les gars qui vont à la fête III. C’est le joli printemps IV. Le mendicant V. Chanson de la fille frivole VI. Le retour du sergent _____ In partial fulfillment of the degree requirements for the Doctor of Musical Arts in Performance Gabriel Fauré: La Chanson d’Ève Text by Charles van Lerberghe Paradis C'est le premier matin du monde, Comme une fleur confuse exhalée de la nuit, Au souffle nouveau qui se lève des ondes, Un jardin bleu s'épanouit. Tout s'y confond encore et tout s'y mêle, Frissons de feuilles, chants d'oiseaux, Glissements d'ailes, Sources qui sourdent, voix des airs, voix des eaux, Murmure immense, Et qui pourtant est du silence. Ouvrant à la clarté ses doux et vagues yeux, La jeune et divine Eve S'est évillée de Dieu, Et le monde à ses pieds s'étends comme un beau rêve. Or, Dieu lui dit: "Va, fille humaine, Et donne à tous les êtres Que j'ai créés, une parole de tes lèvres, Un son pour les connaître". Et Eve s'en alla, docile à son seigneur, En son bosquet de roses, Donnant à toutes choses Une parole, un son de ses lèvres de fleur: Chose qui fuit, chose qui souffle, chose qui vole... Cependant le jour passe, et vague, comme à l'aube, Au crépuscule, peu à peu, L'Eden s'endort et se dérobe Dans le silence d'un songe bleu. La voix s'est tue, mais tout l'écoute encore, Tout demeure en l'attente, Lorsqu'avec le lever de l'étoile du soir, Eve chante. Prima Verba Comme elle chante Dans ma voix L'âme longtemps murmurante Des fontaines et des bois! Air limpide du paradis, Avec tes grappes de rubis, Avec tes gerbes du lumière, The Song of Eve Translations by Peter Low Paradise It is the world's first morning. Like a misty flower exhaled by the night on the new breath rising from the waters a blue garden opens out. Everything is still mingled and mixed: leaves rustling, birds singing, wings fluttering, gushing streams, voices of air, voices of water - an immense murmuring, yet all composed of silence. Opening her soft vague eyes to the light, the divine young Eve has awoken out of God, and the world spreads at her feet like a beautiful dream. And God said to her: "Go, human child, and give to all the beings I've created a word from your lips, a sound to know them by." And Eve, obedient to her lord, went out into her thicket of roses, and gave to all things a word, a sound from her flowerlike lips - scurrying things, breathing things, flying things... Meanwhile the day passes, and the Garden, hazy at dusk as at dawn, falls asleep and slips away into the silence of a blue dream. The voice has stopped, but everything listens for it, everything remains expectant, until at the rising of the moon Eve sings. First Word In my voice there sings - and how it sings! - the long-murmuring soul of the streams and woods! Oh limpid air of paradise, with your clusters of rubies, your sheaves of light, Avec tes roses et tes fruits, Quelle merveille en nous à cette heure! Des paroles depuis des âges endormies, En des sons, en des fleurs Sur mes lèvres enfin prennent vie. Depuis que mon souffle a dit leur chanson, Depuis que ma voix les a créés, Quel silence heureux et profond Naît de leurs âmes allégées! Roses ardentes Roses ardentes Dans l'immobile nuit, C'est en vous que je chante Et que je suis. En vous, étincelles A la cime des bois, Que je suis éternelle Et que je vois. Ô mer profonde, C'est en toi que mon sang Renaît vague blonde, En flot dansant. Et c'est en toi, force suprême, Soleil radieux, Que mon âme elle-même Atteint son dieu! Comme Dieu rayonne Comme Dieu rayonne aujourd'hui, Comme il exulte, comme il fleurit Parmi ces roses et ces fruits! Comme il murmure en cette fontaine! Ah! comme il chante en ces oiseaux... Qu'elle est suave son haleine Dans l'odorant printemps nouveau! Comme il se baigne dans la lumière Avec amour, mon jeune dieu! Toutes les choses de la terre Sont ses vêtements radieux. L'aube blanche L’aube blanche dit à mon rêve: "Éveille-toi, le soleil luit". Mon âme écoute et je soulève your roses and your fruits, what a miracle is happening in us at this moment! Words that for eons were sleeping are now at last coming to life in sounds, in flowers on my lips. Now that my breath has uttered their song, now that my voice has created them, what a deep blissful silence is born from their lightened souls! Fiery roses Fiery roses in the still night, in you I am singing, in you I exist. Sparks at the tips of the forest, in you I am eternal, in you I can see. Deep ocean, in you my blood is reborn as a white-capped wave, as a dancing tide. And in you, supreme force, radiant sun, my very soul reaches its God! How radiant God is How radiant God is today, how he exults, how he blossoms, in these flowers and fruits! How he murmurs in this stream! Ah, how he sings in these birds... How sweet his breath is in the fragrant new springtime! How he bathes in the light with Eros, my young god! All things on Earth are his radiant garments! The white dawn The white dawn says to my dream: "Wake up, the sun is shining." My soul listens and I raise Un peu mes paupières vers lui. Un rayon de lumière touche La pâle fleur de mes yeux bleus; Une flamme éveille ma bouche, Un souffle éveille mes cheveux. Et mon âme, comme une rose Troublante, lente, tout le jour, S'éveille à la beauté des choses, Comme mon âme à leur amour. Eau vivante Que tu es simple et claire, Eau vivante, Qui, du sein de la terre, Jaillis en ces bassins et chantes! Ô fontaine divine et pure, Les plantes aspirent Ta liquide clarté La biche et la colombe en toi se désaltèrent. Et tu descends par des pentes douces De fleurs et de mousses, Vers l'ocean originel, Toi qui passes et vas, sans cesse, et jamais lasse De la terre à la mer et de la mer au ciel... Veilles-tu, ma senteur de soleil Veilles-tu, ma senteur de soleil, Mon arôme d'abeilles blondes, Flottes-tu sur le monde, Mon doux parfum de miel? La nuit, lorsque mes pas Dans le silence rôdent, M'annonces-tu, senteur de mes lilas, Et de mes roses chaudes? Suis-je comme une grappe de fruits Cachés dans les feuilles, Et que rien ne décèle, Mais qu'on odore dans la nuit? Sait-il à cette heure, Que j'entr'ouvre ma chevelure, Et qu'elle respire? Le sent-il sur la terre? Sent-il que j'étends les bras Et que des lys de mes vallées, Ma voix qu'il n'entend pas Est embaumée? my eyelids slightly towards it. A ray of light touches the pale flower of my blue eyes. A flame awakens my mouth, a breeze awakens my hair. And my soul, like a rose, trembling slowly all day through, wakes to the beauty of things, as my soul wakes to their love. Living Water How simple and clear you are, living water, as out of the earth you well up in these pools and sing! Oh pure divine spring, the plants draw in your liquid brightness, in you the hind and the dove slake their thirst. And you flow down over gentle slopes of flowers and mosses towards the primeval ocean; you pass on unceasing and untiring from land to sea and from sea to sky. Are you awake, sun-smell of my body Are you awake, sun-smell of my body, my scent of blond bees? Are you wafting on the world, my sweet perfume of honey? At night when my footsteps roam in the silence, do you announce my presence, fragrance of my lilacs and warm roses? Am I like a bunch of fruit hidden in the leaves which nothing makes visible but which can be smelt at night? Does he know at this moment that I'm loosening my hair and that it breathes; can he smell it on the ground? Can he sense that I'm reaching out my arms and that my voice which he does not hear is perfumed with the lilies of my valleys? Dans un parfum de roses blanches Dans un parfum de roses blanches, elle est assise et songe; et l'ombre est belle comme s'il s'y mirait un ange... L'ombre descend, le bosquet dort; Entre les feuilles et les branches, Sur le paradis bleu s'ouvre un paradis d'or; [ Sur le rivage expire un dernier flot lointain.] Une voix qui chantait, tout à l'heure, murmure... Un murmure s'exhale en haleine et s'éteint. Dans le silence il tombe des pétales... Crépuscule Ce soir, à travers le bonheur, Qui donc soupire, qu'est-ce qui pleure? Qu'est-ce qui vient palpiter sur mon coeur, Comme un oiseu blessé? [ Est-ce une plainte de la terre,] Est-ce une voix future, Une voix du passé? J'écoute, jusqu'à la souffrance, Ce son dans le silence. Île d'oubli, ô Paradis! Quel cri déchire, dans la nuit, Ta voix qui me berce? Quel cri traverse Ta ceinture de fleurs, Et ton beau voile d'allégresse? Ô mort, poussière d'étoiles Ô mort, poussière d’étoiles, Lève-toi sous mes pas! Viens, ô douce vague qui brilles Dans les ténèbres; Emporte-moi dans ton néant Viens, souffle sombre où je vacille, Comme une flamme ivre de vent! C'est en toi que je veux m'étendre, M'éteindre et me dissoudre, Mort où mon âme aspire! In a perfume of white roses In a perfume of white roses Eve sits and dreams; and the shade is as beautiful as if an angel were reflected in it. The shadow falls, the thicket sleeps; on the blue paradise, among the leaves and branches, a golden paradise opens. [On the shore a last distant wave is dying] A voice murmurs which just now was singing... A murmur breathes out and dies away. In the silence petals fall... Twilight Who is it, what is it, this evening that pierces through happiness with sighs and weeping? What is this thing quivering on my heart like a wounded bird? [Is it a groan of the earth?] Is it a voice of the future, of the past? I listen, until it hurts, to this sound in the silence. Oh Paradise, isle of forgetfulness, what cry tonight is rending your voice which lulls me? What cry is cutting through your girdle of flowers and your beautiful veil of joy? Oh Death, dust of stars Oh Death, dust of stars, rise up under my footsteps! Come, gentle wave shining in the dark, carry me off into your nothingness! Come, somber breeze in which I sway, come like a flame intoxicated with wind! In you I want to stretch out, fade and dissolve, oh death, my soul's aspiration! [ Dieu fort qu'elle attend Avec des chants et des rires d'amour.] Viens, brise-moi comme une fleur d'écume, Une fleur de soleil à la cime Des eaux, [ Que la nuit effeuille, que l'ombre efface, Et que l'espace épanouit.] Et comme d'une amphore d'or Un vin de flamme et d'arome divin, Epanche mon âme En ton abîme, pour qu'elle embaume La terre sombre et le souffle des morts. Gabriel Fauré Puisqu’ici-bas tout âme, Op. 10 no. 1 Text by Victor Hugo Puisqu'ici-bas toute âme Donne à quelqu'un Sa musique, sa flamme, Ou son parfum; Puisqu'ici-bas chaque chose Donne toujours Son épine ou sa rose A ses amours; Puisqu'avril donne aux chênes Un bruit charmant; Que la nuit donne aux peines L'oubli dormant. Puisque l'air à la branche Donne l'oiseau; Que l'aube à la pervenche Donne un peu d'eau; Puisque, lorsqu'elle arrive S'y reposer, L'onde amère à la rive Donne un baiser; Je te donne, à cette heure, Penché sur toi, La chose la meilleure Que j'ai en moi! Reçois donc ma pensée, Triste d'ailleurs, Qui, comme une rosée, T'arrive en pleurs! Reçois mes voeux sans nombre, O mes amours! Reçois la flamme ou l'ombre [strong god whom my soul awaits with songs and laughter of love] Come, break me like a flower of foam, a sun-bloom on the crest of the waves! [a flower plucked by the night, obscured by shadow and scattered by space] And like a wine of fire and divine scent flowing from a golden amphora, pour out my soul into your abyss, so that it may perfume the dark earth and the breath of the dead. Gabriel Fauré As each soul here below, Op. 10 no. 1 Translated by Faith J. Cormier As each soul here below Someone has lent, Its music or its glow Or its own scent; As all things here below To true love give A thorn, or else a rose, As they do live; As April gives the oaks A charming sound; Night pain in kind sleep soaks, Our cares to drown. As air the small bird lends Unto the branch Dawn dew the flowers sends, Their thirst to quench; As when dark waves reach land To take their rest, They leave upon the strand A sweet caress; I give thee, at this hour, Bent over thee, The best that's in my power, The best in me! I give my thoughts so true, Though sad they be, Like glistening drops of dew They fall on thee. My vows uncounted claim My love, always. Receive the shade or flame De tous mes jours! Mes transports pleins d'ivresses, Pur de soupçons, Et toutes les caresses De mes chansons! Mon esprit qui sans voile Vogue au hazard, Et qui n'a pour étoile Que ton regard! Ma muse, que les heures Bercent rêvant Qui, pleurant quand tu pleures, Pleure souvent! Reçois, mon bien céleste, O ma beauté, Mon coeur, dont rien ne reste, L'amour ôté! Ernest Chausson La Nuit, Op. 11 no. 1 Text by Théodore de Banville Nous bénissons la douce Nuit, Dont le frais baiser nous délivre. Sous ses voiles on se sont vivre Sans inquiétude et sans bruit. Le souci dévorant s'enfuit, Le parfum de l'air nous enivre; Nous bénissons la douce Nuit, Dont le frais baiser nous délivre. Pâle songeur qu'un Dieu poursuit, Repose-toi, ferme ton livre. Dans les cieux blancs comme du givre Un flot d'astres frissonne et luit, Nous bénissons la douce Nuit. Réveil, Op. 11 no. 2 Text by Honoré de Balzac Mon coeur, lève-toi! Déjà l'alouette Secoue en chantant son aile au soleil. Ne dors plus, mon coeur, car la violette Élève à Dieu l'encens de son réveil. Chaque fleur vivante et bien reposée Ouvrant tour à tour les yeux pour se voir A dans son calice un peu de rosée, Perle d'un jour, qui lui sert de miroir. On sent dans l'air pur que l'ange des roses A passé la nuit à bénir les fleurs. On voit que pour lui toutes sont écloses Of all my days. My wildest transports greet, Suspicions gone, And each caress so sweet Of this my song. My spirit which, afar, Drifts on the sea, Its only gliding star The sight of thee. My muse, rocked by the hours In dreamful sleep Combines her tears with yours. Full oft she weeps. Take, heavenly creature, O, my beauty, My heart - its only feature My love for thee. Ernest Chausson Night, Op. 11 no. 1 Translated by Richard Stokes We bless the sweet night, Whose cool kiss sets us free. Beneath its veils we feel we live Without noise or anxiety. Devouring care slips away, The fragrant air enraptures us; We bless the sweet night Whose cool kiss sets us free. Pale dreamer whom a god pursues, Rest, and close your book. In the heavens as white as rime A stream of stars quivers and shines, We bless the sweet night. The Awakening, Op. 11 no. 2 Translated by Faith J. Cormier Arise, my heart! The lark is already singing, shaking its wings in the sunlight. Cast off sleep, my heart, for the violet is raising to God the incense of its awakening. Each living, well-rested flower opens in turn its eyes to see in its chalice a dewdrop, pearl of a day, its mirror. We sense in the pure air that the angel of the roses has passed in the night to bless the flowers. Il vient d'en haut raviver leurs couleurs. Ainsi, lève-toi. Puisque l'alouette Secoue en chantant son aile au soleil Rien ne dort plus, mon coeur, car la violette Élève à Dieu l'encens de son réveil. Francis Poulenc: Chansons Villagoises Text by Maurice Fombeure Chanson du clair-tamis Où le bedau a passé Dans les papavéracées Où le bedau a passé Passera le marguillier Notre vidame est mort Les jolis yeux l’ont tué Pleurons son huereux sort En terre et enterré Et la croix de Lorraine Sur son pourpoint doré Ils l’ont couché dans l’herbe Son grand saber dessous Un oiseau dans les branches A crié: ‘Coucou’ C’est demain dimanche C’est fête chez nous Au son de la clarinette Le piston par en-dessous La piquette, la musette Les plus vieux sont les plus saoûls Grand’mère à cloche-lunettes Sur ses jambs de vingt ans Vienne le printemps mignonne Vienne le printemps Où la grenouille a passé Sous les renonculacées Où la grenouille a passé Passera le scarabée. Les gars qui vont a la fête Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Pour y boire chopinette All of them have opened for him, who comes from on high to refresh their colours. So arise! Since the lark is already singing, shaking its wings in the sunlight, nothing remains asleep, my heart, for the violet is raising to God the incense of its awakening. Village Songs Translated by Winifred Radford Song of the Clear Sieve Where the beadle has gone by Among the poppies Where the beadle has gone by The churchwarden will go Our lord and master is dead Pretty eyes have killed him Let us weep for his happy lot In earth and buried And the cross of Lorraine On his gilded doublet They have laid him in the grass His great sword under him A bird in the branches Cried: “Cuckoo” It is Sunday tomorrow It is the day of our fair To the sound of the clarinet The cornet in the lower part The local wine, the accordion The old folk are most tipsy Grandma with her spectacles askew On her twenty-year-old legs Let the springtime come my sweet Let springtime come Where the frog has gone by Down among the buttercups Where the frog has gone by The beetle will go. The Lads Going to the Fair The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats To drink a mug there Y goûter le vin nouveau Y tirer la carabine Y sucer le berlingot Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Sont rasés à la cuiller Sont raclés dessous la peau Ont passé la blouse neuve Le faux-col en cellulo Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Y faire danser les filles Chez Julien le violoneur Des polkas et des quadrilles Et le pas des patineurs Le piston la clarinette Attendrissent les costauds Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Quand ils ont bu, se disputant Et se cognent sur la peau Puis vont culbuter les filles Au fosse sous les ormeaux Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau Reboivent puis se rebattent Jusqu’au chant du premier jô Le lendemain on en trouve Sont couches dans le ruisseau Les gars qui vont à la fête Ont mis la fleur au chapeau. C’est le joli printemps C’est le joli printemps Qui fait sortir les filles C’est le joli printemps Qui fait briller le temps J’y vais à la fontaine C’est le joli printemps Trouver celle qui m’aime Celle qui j’aime tant To taste the new wine To shoot at the rifle range To suck sweets The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats They have shaved carefully Have scraped under the skin Have put on the new smock The celluloid collar The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats They will dance with the girls At Julian the fiddler’s Polkas and quadrilles And the skater’s step The cornet the clarinet Soften the hearts of the strapping fellows The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats When they have drunk they quarrel And go for one another Then go to tumble the girls In the ditch under the elms The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats They drink again and fight again Until the song of early dawn The next day some are found Asleep in the ditch The lads going to the fair Have stuck a flower in their hats. It is Pretty Springtime It is pretty springtime Bringing the maidens out of doors It is pretty springtime Making the weather sunshiny I am going to the fountain It is pretty springtime To find the one who loves me The one I love so much C’est dans le mois d’avril Qu’on promet pour longtemps C’est le joli printemps Qui fait sortir les filles La fille et le gallant Pour danser le quadrille C’est le joli printemps Qui fait briller le temps Aussi profitez-en Jeunes gens, jeunes filles C’est le joli printemps Qui fait briller le temps Car le joli printemps C’est le temps d’une aiguille Car le joli printemps Ne dure pas longtemps. Le Mendiant Jean Martin prit sa besace Vive le passant qui passé Jean Martin prit sa besace Son bâton de cornouiller Sén fut au moutier mendier Vive le passant qui passé Va’t-en dit le père moine Náimons pas les va-nu-pieds Sén fut en ville mendier Vive le passant qui passé Epiciers et taverniers Qui mangez la soupe grasses Et qui vous chauffez les pieds Puis couches près de vos femmes Au clair feu de la veillée Jean Martin lávez chasse Vive le passant qui passé On lá trouvé sur la glace Jean Martin a trépassé Tremblez les gros et les moines Vive le passant qui passé Tremblez ah! maudite race Qui návez point de pitié Un jour prenez garde ô race Les Jean Martin seront en masse Aux bâtons de cornouiller Il vous crè’ront la paillasse Puis ils violeront vos graces It is in the month of April That a lasting promise is given It is pretty springtime That brings the maidens out of doors The lass and her swain To dance the quadrille It is pretty springtime Making the weather sunshiny So enjoy it while you may Young folk, young maidens It is pretty springtime Making the weather sunshiny For pretty springtime Is but a point in time For a pretty springtime Lasts so short a time. The Beggar Jean Martin took his sack Long live the passer-by Jean Martin took his sack And his dogwood staff Went off to the monastery to beg Long live the passer-by Off with you said the father monk We do not like tramps Went off to the town to beg Long live the passer-by Grocers and innkeepers Who eat rich soup And warm your feet Then lie close to your wives In the light of the evening fire Jean Martin you have driven him away Long live the passer-by He was found on the ice Jean Martin was dead Tremble over-fed men and monks Long live the passer-by Tremble Ah! accursed tribe Who are without pity One day, take care O tribe The Jean Martins will become a mob With their dogwood staves They will stick you through the belly Then they will ravish your wenches Et chausseront vos souliers Jean Martin prends ta besace Ton bâton de cornouiller. Chanson de la fille frivole Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Mes canards vont sur l’étang Belle lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Sous les vergers éclatants Belle lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Et dans les buissons chantants Belle lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Je vais trouver mes amants Sous la lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole L’âge vient trop vitement Sous la lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Plus tard soucis et tourments Sous la lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Aujourd’hui guériessez-m’en Belle lune de printemps Ah dit la fille frivole Que le vent y vire y vole Baisez moi bien tendrements Sous la lune de printemps. Le retour du sergent Le sergent s’en revient de guerre Les pieds gonflés sifflant du nez Le sergent s’en revient de guerre Entre les buissons étonnés A gagné la croix de Saint-Georges Les pieds gonflés sifflant du nez A gagné la croix de Saint-Georges And be in your shoes Jean Martin take your sack Your dogwood staff. Song of the Flighty Girl Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth My ducks are swimming on the pond Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Under the full blown orchards Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth In the singing bushes Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth I am going to find my lovers Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Old age comes all too quick Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Later on cares and torments Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Today preserve me from them Lovely moon of springtime Ah said the flighty girl Let the wind blow where it listeth Kiss me very tenderly Lovely moon of springtime. The Return of the Sergeant The sergeant is returning from the war Swollen feet sniffling nose The sergeant is returning from the war Between the astonished thorn bushes He has won the St George Cross Swollen feet sniffling nose He has won the St George Cross Son pécule a sous son bonnet Bourre sa pipe en terre rouge Les pieds gonflés sifflant du nez Bourre sa pipe en terre rouge Puis soudain se met à pleurer Il revoit tous ses copains morts Les pieds gonflés sifflant du nez Il revoit tous ses copains morts Qui sont pourris dans les guérets Ils ne verront plus leur village Les pieds gonflés sifflant du nez Ils ne verront plus leur village Ni le calme bleu des fumes Les fiancées va marche ou crève Les pieds gonflés sifflant du nez Envolées comme dans un rêve Les copains s’les sont envoyées Et le sergent verse une larme Les pieds gonflés sifflant du nez Et le sergent verse une larme Le long des buissons étonnés. Has his gratuity under his cap Fills his red clay pipe Swollen feet sniffling nose Fills his red clay pipe Then suddenly begins to weep He sees again all his dead chums Swollen feet sniffling nose He sees again all his dead chums Who have rotted in the fields They will see their village no more Swollen feet sniffling nose They will see their village no more Nor the calm blue of smoking chimneys Their sweethearts go on or die Swollen feet sniffling nose Scattered as in a dream The chums have ravished them And the sergeant sheds a tear Swollen feet sniffling nose And the sergeant sheds a tear Along the astonished thorn bushes. |
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